©Mike Leyral / TNTV
Les indemnisations des Polynésiens après les inondations des 21 et 22 janvier pourraient atteindre trois millions d’euros (3560 millions de Fcfp), a estimé lundi à Papeete (mardi à Paris) la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts.
Cette estimation sera affinée une fois que tous les dossiers de demandes d’indemnisation auront été déposés, a indiqué la ministre. Un fonds de secours d’urgence de 300.000 euros avait aussi été débloqué après les intempéries qui ont inondé ou détruit plus de 800 habitations en janvier. L’arrivée de la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts en Polynésie française vendredi a coïncidé avec de nouvelles inondations, lors desquelles un employé communal de Faa’a est mort, entraîné par les eaux dans une conduite d’évacuation. Dès son arrivée, la ministre des Outre-mer a rendu visite aux sinistrés des communes de Mahina et Pirae.
Dans la vallée de la Tenaho, aux côtés des sinistrés frappés par les intempéries des 21 et 22 janvier @loutremer #Polynésie pic.twitter.com/i8VGmwAqxt
— Ericka Bareigts (@ebareigts) 17 février 2017
Au plan social, la ministre des Outre-mer a assuré que l’Etat était prêt à débloquer trois millions d’euros pour financer le Régime de Solidarité en Polynésie Française (RSPF), une caisse d’assurance maladie en déficit chronique. Ericka Bareigts a toutefois conditionné cette aide à une réforme de ce régime par la Polynésie française, avec l’aide de l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales). Ericka Bareigts a également assuré que les engagements pris un an plus tôt par François Hollande à Papeete seraient tenus, notamment ceux liés à la reconnaissance par la France de l’impact des essais nucléaires en Polynésie.
Ericka Bareigts va ainsi « débloquer 1,9 million d’euros en mars ou avril pour le service oncologie de l’hôpital », et fournir du personnel. Le projet de centre culturel et de mémoire, également promis par François Hollande, a en revanche peu avancé. Mais Ericka Bareigts assure « tout mettre en oeuvre pour que la parole donnée soit respectée ». Elle rappelle aussi que l’Etat soutient plusieurs projets de classement UNESCO du patrimoine culturel polynésien. Le Marae Taputapuatea sera notamment candidat au Patrimoine mondial en juillet 2017.
Lundi, la ministre a rencontré des femmes réfugiées dans le centre d’accueil, « la Samaritaine », après avoir subi des violences conjugales, des violences dont le niveau est « trois fois plus élevé en Outre-mer qu’en métropole », regrette-t-elle. Elle a annoncé que le téléphone grand danger (avec une touche préprogrammée pour alerter les forces de l’ordre) serait activé en Polynésie à partir du mois prochain. La ministre des Outre-mer a clôturé son déplacement en Polynésie française par une visite sur l’atoll de Ahe, dans l’archipel des Tuamotu, avant de rejoindre Paris mardi soir.
Au foyer La Samaritaine pour échanger sur les violences faites aux femmes, l’accompagnement et la prévention #Polynésie #Papeete @loutremer pic.twitter.com/DRa4GeZKIR
— Ericka Bareigts (@ebareigts) 21 février 2017
Dernière ligne droite pour les Accords de Papeete
Avant son départ, le Président de la Polynésie française Edouard Fritch a salué le travail effectué avec l’Etat, rapporte Tahiti-infos, rappelant les avancées majeures obtenues par la Polynésie: la suppression du « risque négligeable », la conclusion des deux nouveaux Contrat de projets, le retour de la contribution de l’Etat au financement du RSPF (régime de solidarité de la Polynésie française), le CRSD (Contrat de re-dynamisation des sites de défense) ou encore, le rétablissement et la sanctuarisation de la DGA (Dotation globale d’autonomie). « Ce voyage de la ministre des Outre-mer a permis l’achèvement rédactionnel d’un projet de texte de l’Accord de Papeete qui sera soumis très rapidement au Conseil des ministres de Polynésie, puis au Syndicat de Promotion des Communes, au Conseil économique, social et culturel, et à l’Assemblée de la Polynésie française » a conclut le Président polynésien, de façon à ce qu’il « puisse le signer avec le chef de l’Etat, avant le début du mois d’avril prochain ».
Un autre ministre est attendu en Polynésie française le 16 mars: le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas devrait inaugurer le centre pénitentiaire de Papeari, pour désengorger celui de Nuutania, l’un des plus vétustes et surpeuplés de la République. De son côté, la ministre des Outre-mer se rendra en Nouvelle-Calédonie à la mi-mars, pour le dernier déplacement officiel en Outre-mer de ce quinquennat.
Avec AFP.
Les îles basses sont vulnérables à la montée des eaux. L’équivalent Fonds verts permettra de financer des abris de survie #Ahe #Tuamotu pic.twitter.com/MUBUu5VFuu
— Ericka Bareigts (@ebareigts) 22 février 2017
A #Ahe #Tuamotu j’ai visité une centrale hybride pour voir comment l’Etat accompagne les projets de transition énergétique #Polynesie pic.twitter.com/u38DxRvNlk
— Ericka Bareigts (@ebareigts) 22 février 2017