Insécurité: Le coup de colère du président de la Région Guadeloupe

Insécurité: Le coup de colère du président de la Région Guadeloupe

Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, a menacé samedi de « soulever la population » et « descendre dans la rue », pour dénoncer la montée de la violence et la délinquance et réclamer de l’État des renforts de police. Une réunion autour de l’insécurité dans le département avec le préfet Jacques Billant est prévue ce lundi.

« S’il faut descendre dans la rue, il faudra le faire, il n’est pas normal aujourd’hui qu’on puisse rire de la Guadeloupe, que l’on puisse, moi je le dis, se foutre des Guadeloupéens », a déclaré Ary Chalus sur Radio Caraïbes International, après avoir reçu vendredi les syndicats de policiers, sur la question de l’insécurité.

Des propos maintenus auprès de l’AFP, afin, a-t-il dit, de « soulever la population » et « faire réagir le gouvernement ». La préfecture de la Guadeloupe a annoncé samedi dans un communiqué, « une réunion de travail sur la sécurité dans l’archipel », dès lundi, à l’hôtel de Région Basse-Terre.

Plus de moyens à Aubervilliers mais pas pour la Guadeloupe

Et quitte à comparer le sort des guadeloupéens avec celui d’autres communautés, le député ajoute: « Nous avons alerté à plusieurs reprises le gouvernement sur la montée de la violence et la délinquance… Il n’est pas normal que j’entende aujourd’hui que suite au meurtre d’un Chinois, l’État prend des dispositions pour pouvoir mettre plus de moyens à Aubervilliers et que la Guadeloupe, qui attend une augmentation de ses effectifs n’est pas entendue », a déclaré M. Chalus sur RCI.

Ary Chalus explique être « prêt » à descendre dans la rue aux côtés des « gardiens de prison, des associations, des écoles, des commerçants, des associations culturelles aussi ». « S’il faut profiter des élections présidentielles pour vraiment soulever les Guadeloupéens pour qu’ils puissent se mobiliser, Ary Chalus le Guadeloupéen le fera! », a-t-il assuré.

Des renforts annoncés en mai par Bernard Cazeneuve

Il a souligné à l’AFP que « c’est l’Outre-mer qui a permis au président actuel de la République de sortir en tête des présidentielles, et pour la première fois de l’histoire le Sénat a basculé à gauche grâce au nombre de sénateurs ultramarins et aujourd’hui on se rend compte qu’on est laissé pour compte ». Il dénonce le manque de réactions du gouvernement : « On a blessé un policier dans l’hexagone et tout de suite il y a une réaction des ministres; et (face au) nombre de policiers et pompiers qui se font agresser en Guadeloupe, on n’entend personne ».

Lors de la présentation de son plan sécurité outre-mer en juin, l’ex-ministre George Pau-Langevin avait noté, en Guadeloupe, une progression de +84% des homicides et tentatives d’homicides (de 57 faits à 105), résultant en partie « de l’utilisation massive d’armes à feu ». Un jeune homme de 29 ans a été tué par balle, dans la nuit de dimanche à lundi. La Guadeloupe connaît, par ailleurs, de nombreux braquages à main armée.

En mai dernier, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé à l’Assemblée nationale un renfort de 16 policiers et gendarmes supplémentaires en Guadeloupe d’ici septembre.

Avec AFP