© AFP / Ornella LAMBERTI
La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé mercredi une série de « mesures déterminées » pour améliorer la sécurité à Mayotte, dont l’envoi de forces de l’ordre supplémentaires, alors que se succèdent depuis une semaine les manifestations dénonçant l’insécurité dans ce département de l’océan Indien.
« Le gouvernement ne laissera pas un territoire de la République s’enfoncer dans la violence et ses citoyens penser qu’on ne s’occupe pas d’eux », a déclaré Mme Girardin sur Mayotte 1ère, soulignant que « la situation actuelle commande des mesures
déterminées ». Alors que le gouvernement avait fait savoir ces derniers jours qu’une zone de sécurité prioritaire (ZSP) était à l’étude pour le département, Mme Girardin a indiqué que la décision avait été prise de la mettre en place, et qu’à cette fin le préfet allait réunir les maires concernés.
En attendant, la ministre a annoncé « l’arrivée dès cette semaine de deux pelotons de gendarmerie mobile », la mise en place « dans les dix jours » d’un « plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires », et « l’arrivée de dix policiers supplémentaires de la police aux frontières » d’ici à la fin mars. »Par ailleurs, le déploiement à Mayotte de la police de sécurité du quotidien se traduira par l’arrivée progressive de vingt gendarmes de plus. Et dès cet été, une brigade de prévention de la délinquance juvénile sera effective », a encore énuméré la ministre, qui a enfin souligné que « le gouvernement veillera à ce que les nouveaux bateaux dédiés à la lutte contre l’immigration illégale soient livrés
dès septembre ».
Ces annonces interviennent alors que pendant six jours de suite, des manifestations ont réuni plusieurs centaines de Mahorais pour dénoncer l’insécurité. Mardi, une opération « île morte » a été organisée, et une très grande majorité des entreprises de Mamoudzou sont restées fermées toute la journée. « La grève continue tant qu’on n’est pas entendus au ministère », a déclaré un porte-parole du mouvement.
Le mouvement social contre l’insécurité à #Mayotte reconduit « jusqu’à une visite du ministre de l’intérieur » @gerardcollomb annonce un porte-parole de la grève générale
— Morin Jérôme (@Je_Morin) 28 février 2018
Au-delà des annonces sécuritaires, Mme Girardin a appelé à « dessiner une nouvelle vision pour Mayotte », avec « des priorités clairement établies: la sécurité et la lutte contre l’immigration clandestine, bien entendu, mais aussi la santé, le logement et les transports, qui font votre vie de tous les jours ».
Estimant que la législative partielle prévue à Mayotte les 18 et 25 mars l’obligeait pour le moment « à une certaine réserve », Mme Girardin a enfin annoncé qu’elle se rendrait sur l’île une fois passée cette échéance.
Après les annonces de la ministre, le député LR de Mayotte Mansour Kamardine a salué dans un communiqué « un premier pas dans le bon sens mais qui doit être suivi d’un second train de mesures dans les prochains jours pour apaiser réellement la situation ». Détaillant une série de propositions chiffrées en matière de lutte contre l’insécurité et les violences, M. Kamardine a également souhaité voir abordées « dans le cadre
des discussions des assises des Outre-mer » les questions de l’amélioration des infrastructures de transports et des voies de communication, ainsi que du développement « d’un enseignement de qualité », et « d’un service de santé performant ».
Face au silence de l’Etat, Raïssa Andhum « Nous ne pouvons plus continuer avec des mesurettes.
La liberté, la sécurité, c’est un droit fondamental. C’est ce que demande le Mahorais ». #Mayotte #GreveGenerale— Abby Said Adinani (@Bee_Mondroha) 28 février 2018
Avec AFP