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Indépendantistes et non indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie, où aura lieu en 2018 un référendum d’autodétermination, s’exprimeront le 3 octobre devant la commission de décolonisation de l’ONU, qui se penche sur l’avenir de l’archipel, ont-ils indiqué jeudi.
Inscrite depuis 1986 sur la liste des pays et territoires à décoloniser des Nations-Unies, la Nouvelle-Calédonie peut s’exprimer chaque année devant cette commission même si pendant de nombreuses années, les indépendantistes du FLNKS ont été les seuls à utiliser cette tribune.
« Jusqu’en 2014, les loyalistes ont négligé le ‘machin’ pour reprendre une expression gaullienne, mais le rôle de l’ONU est utile. Nous devons apporter la contradiction aux indépendantistes », a déclaré Gaël Yanno, membre d’une délégation unitaire des principaux partis de la droite non indépendantiste. « Nous souhaitons aboutir à une décolonisation sans indépendance, et nous voulons expliquer à l’ONU quel processus nous souhaitons mettre en oeuvre », a ajouté Gaël Yanno, élu du Congrès, affirmant qu’une « grande majorité de Calédoniens veut rester dans la France ».
Il a à ce titre précisé que l’une des options retenues par l’ONU permettant d’être désinscrit de la liste des territoires à décoloniser était « un statut spécifique librement consenti, une grande autonomie sans les attributs d’un Etat souverain ». Alors que l’élaboration des listes électorales pour le référendum prévu fin 2018 se déroule sous la vigilance d’observateurs de l’ONU, les loyalistes souhaitent également « la présence » de l’institution internationale « le jour du scrutin ».
Au nom des indépendantistes, Roch Wamytan a indiqué qu’il demanderait à la commission onusienne l’envoi à Nouméa « d’une mission politique si l’Etat français lui donne l’autorisation ainsi qu’un audit du processus d’émancipation et de décolonisation dans lequel nous sommes », défendant la nécessité « d’un oeil extérieur ». « Nous défendons l’option de l’indépendance, de la souveraineté pleine et entière », a déclaré Roch Wamytan, se disant « attaché au déroulé de l’accord de Nouméa », qui autorise « trois référendums d’autodétermination » jusqu’en 2022. « Nous allons aussi demander qu’il y ait un audit du processus de décolonisation et d’émancipation dans lequel nous sommes, depuis les différents accords, depuis Nainville-les-Roches, Matignon, Oudinot, Nouméa, voir où nous en sommes », ajoute-t-il. Alors qu’il n’est plus en poste, le président du gouvernement calédonien, candidat du parti loyaliste Calédonie Ensemble, s’exprimera aussi à l’ONU mais uniquement au titre des institutions.
Avec AFP.