Ile Maurice: Son nouveau gouvernement constitué, Pravind Jugnauth fixe les priorités de son mandat

Ile Maurice: Son nouveau gouvernement constitué, Pravind Jugnauth fixe les priorités de son mandat

© Defi Media

Pravind Jugnauth est devenu le lundi 23 janvier, le 5ème Premier Ministre de la République de Maurice. Une passation de pouvoir à la tête du gouvernement qui a suscité beaucoup de débats.

Dans une allocution télévisée, Pravind Jugnauth, qui a prêté serment comme Premier ministre dans l’après-midi, a fait état des priorités de son gouvernement. Le maintien du Law and Order, la relance de l’économie, l’éducation, des projets pour améliorer les infrastructures publiques et la fourniture d’eau et le dossier Chagos figurent parmi ses priorités.  Le nouveau gouvernement a été également constitué. Son prédécesseur, Sir Anerood Jugnauth a été honoré du titre de Ministre Mentor et nommé Ministre de la  Défense et de Rodrigues au sein de ce nouveau cabinet.
L’annonce de la nomination de Pravind à la succession de son père a provoqué beaucoup de remous. Nombre de Mauriciens estiment que le poste de Premier ministre ne peut se transmettre de père en fils, sans en passer par des élections.« Ce deal  papa/ pitit », comme on appelle cette passation sur l’île, a été vivement critiqué  par l’opposition.
Aux termes de la Constitution, le chef de l’Etat Amenah Gurib Fakim doit, après consultations, nommer le député susceptible de réunir une majorité parlementaire comme Premier ministre. La démocratie parlementaire mauricienne est fondée sur le système en vigueur en Grande Bretagne.  Pravind Jugnauth était le chef du Mouvement socialiste mauricien (MSM), le principal parti de la coalition au pouvoir, et est ainsi au regard de la Constitution appelé à  succéder à son père,Sir Anerood Jugnauth.

© Defi Media Le nouveau gouvernement formé par Pravind Jugnauth

© Defi Media Le nouveau gouvernement formé par Pravind Jugnauth

Cependant le débat est également soulevé chez les observateurs politiques qui ont une interprétation différente du texte constitutionnel.  A l’instar du constitutionnaliste Milan Meetarbhan, qui souligne que cette passation père-fils n’a rien de westminstérien ». «Lorsqu’un Premier ministre britannique démissionne, le parti auquel il appartient doit élire son successeur. Theresa May est arrivée au pouvoir car il n’y avait pas d’autres candidats du parti conservateur», justifie Milan Meetarbhan au site l’Express de Maurice. « Sir  Anerood Jugnauth était leader de l’alliance Lepep, ce qui lui a permis d’assumer ce rôle. Théoriquement, cette alliance peut désigner un autre membre pour assumer les fonctions de Premier ministre, si les membres le souhaitent. Il n’est pas normal que le Premier ministre sortant désigne son successeur. C’est un peu une usurpation du rôle du chef de l’État», affirme Milan Meetarbhan. De son côté, l’avocat Ajay Daby précise que pour  nommer un nouveau Premier ministre, il faut que le poste soit déclaré vacant. «Il y a les notions de Constitutional inability et incapacity. Il faut qu’il y ait une raison qui rende un Premier ministre incapable de continuer à exercer ses fonctions pour que son poste soit déclaré vacant», souligne le légiste.