Haïti: Le Président Jovenel Moïse exclut toute démission qu’il juge «irresponsable»

Haïti: Le Président Jovenel Moïse exclut toute démission qu’il juge «irresponsable»

© AFP

Le président haïtien Jovenel Moïse a affirmé mardi qu’il serait «irresponsable» de sa part de démissionner, alors que de larges manifestations se sont multipliées depuis fin août à travers le pays pour exiger son départ.

«Il serait irresponsable de ma part si aujourd’hui je me levais, sortais une lettre de démission, la signais et partais en laissant le pays comme ça», a déclaré Jovenel Moïse lors d’une conférence de presse donnée mardi au palais national à Port-au-Prince. Selon lui, la population ne réclame pas sa démission, mais des améliorations dans ses conditions de vie. « Je dis à la population qui manifeste dans les rues que j’entends sa voix. Quand vous avez pris la décision de me voter en tant que président, vous vous attendiez à des changements dans votre vie. Je comprends qu’aujourd’hui les choses ne sont pas faciles, pour ne pas dire que cela devient plus difficile », a-t-il souligné lors de sa conférence de presse

Depuis le début du mouvement de contestation, fin août, le chef d’État haïtien ne s’était exprimé que dans une allocution pré-enregistrée, diffusée à la télévision d’État le 25 septembre à 02h du matin heure locale. Mardi, le chef d’État haïtien a reconnu sa part de responsabilité dans la crise politique, mais a surtout blâmé «le système» comme responsable des difficultés de développement du pays.

Pendant que Jovenel Moïse s’exprimait, la presse locale rapporte que des tirs nourris d’armes à feu ont été entendus, dans les environs du palais national. Le discours-conférence de presse de Jovenel Moïse, ce mardi 15 octobre 2019, a été prononcé la veille de la mise en place, à partir du mercredi 16 octobre 2019, du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), qui remplace la Mission des Nations unies d’appui à la justice en Haïti (Minujusth).

Quelques minutes après l’intervention du président, des protestataires en colère ont bloqué plusieurs routes au niveau de la capitale, Port-au-Prince, et sur les routes nationales.