Guyane: vers une restructuration d’ampleur des services de l’Etat

Guyane: vers une restructuration d’ampleur des services de l’Etat

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Matignon et la préfecture travaillent à une restructuration d’ampleur des services de l’Etat en Guyane dans le cadre du programme « action publique 2022 » et de la réforme des services dits « déconcentrés » de l’Etat, a appris mardi de sources concordantes.

Selon ces sources, l’Etat envisage un « regroupement physique » de ses services (directions de l’aménagement et de l’environnement, de la répression des fraudes, de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, des affaires culturelles…) sous l’autorité du préfet dans deux grandes cités administratives: Cayenne et Saint-Laurent du Maroni.

Un « préfigurateur » serait nommé en 2019 et la « réforme » serait « en marche » pour l’été prochain avec un regroupement effectif à l’horizon 2024-2025, affirme le syndicat Sud-Culture. Le dossier est « dans les mains du Premier ministre » a confirmé le ministère des Outre-mer. Contacté, Matignon n’a pas souhaité s’exprimer.

Lors de son dernier déplacement en Guyane, en octobre 2017, Emmanuel Macron avait annoncé une « réorganisation des services de l’État » visant à « plus de cohérence », « plus de lisibilité pour les partenaires de l’État » et plus de présence dans l’ouest guyanais en plein boom démographique, selon la préfecture.

Dans le cadre du programme « action publique 2022 », l’exécutif finalise actuellement un nouveau projet de réforme des services déconcentrés de l’Etat (préfectures, trésors publics, rectorats, DDT…). Les arbitrages étaient attendus d’ici la fin de l’année, mais devraient être reportés à 2019 en raison de la crise des « gilets jaunes ».
« Il est clair que cette expérimentation peut être adoptée, voire adaptée aux autres territoires ultramarins voire à la métropole », juge Sud-Culture.

Lors d’une réunion d’information présidée par le préfet de Guyane, Patrice Faure, ce dernier a évoqué l’objectif de « mutualiser la gestion des ressources humaines, les moyens informatiques et logistiques » pour « faire des économies sur les fonctions supports », selon un participant, relevant que « la Guyane est parmi les pionniers à connaître un si grand bouleversement ». Certains services actuels pourraient être découpés.

L’Etat souhaite que par « transferts volontaires et recrutements », « 40% des effectifs » soient affectés « en 2023 à Saint-Laurent du Maroni », ville sous-dotée et qui devrait être la plus peuplée de Guyane en 2030, rapporte un agent sous couvert de l’anonymat. « 850 agents » seraient eux regroupés à Cayenne, à côté de l’actuelle préfecture.

Avec AFP