Guyane: Favorable à la Montagne d’Or, le sénateur Georges Patient se défend d’être « naïf »

Guyane: Favorable à la Montagne d’Or, le sénateur Georges Patient se défend d’être « naïf »

©Outremers360

Le sénateur LREM de Guyane Georges Patient s’est défendu, dans une lettre au ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, d’être « naïf » sur le projet d’extraction aurifère Montagne d’or qu’il soutient, accusant le ministre de « participer au blocage économique de la Guyane ».

Répondant la semaine dernière au député de Guyane Gabriel Serville, qui l’interpellait sur le projet Montagne d’Or en réclamant un moratoire sur l’utilisation du cyanure, et un référendum auprès des Guyanais, Nicolas Hulot s’était dit « soulagé qu’un député de la Guyane ne cède pas spontanément aux miroirs aux alouettes ! ». Le projet, décrié par les associations environnementales, prévoit l’exploitation à ciel ouvert d’une mine d’une superficie de 8 km2, à partir de 2022, au sud de Saint-Laurent du Maroni, en forêt tropicale, via un procédé de récupération de l’or par cyanuration en circuit fermé.

« Est-ce à dire que soutenir le projet Montagne d’Or c’est être naïf ? », demande le sénateur Patient. Il s’interroge sur « cette politique qui entrave délibérément le développement » de la Guyane, territoire qui « dispose d’un potentiel de développement considérable », dit-il, mais « toujours gelé volontairement par les pouvoirs publics ». Se disant « convaincu » que « seul un vrai développement endogène, construit à partir de ses propres ressources sur des activités de nature diverse y compris industrielle, peut sortir la Guyane de son actuel délabrement », le sénateur se demande si « le miroir aux alouettes n’est pas plutôt dans les promesses de développement maintes fois répétées par les gouvernements successifs ».

« Une mine d’or ne sera jamais ‘durable’. Mais elle peut, elle doit être conçue et gérée de façon responsable. La responsabilité, c’est aussi de veiller à ce que l’exploitation des ressources naturelles guyanaises puisse générer des profits pour la Guyane, outre ceux qu’elle génère pour les actionnaires de l’entreprise. Ce seront des emplois créés, des emplois induits, et des retombées fiscales », explique-t-il.Pour lui, le projet Montagne d’Or, « implanté sur une zone déjà exploitée par le passé qui occupera 0,006% du territoire guyanais ne menace pas la biodiversité guyanaise, française et encore moins mondiale ». « A part les activités minières, quel secteur peut attirer des investissements privés de cette importance en Guyane ? », interroge-t-il encore.

« Nous sommes parfaitement conscients des enjeux liés à l’environnement (…) Mais nous restons pragmatiques. Une politique environnementale intransigeante est un luxe » pour la Guyane, selon lui. Le sénateur précise qu’il déposera le moment venu « une proposition de loi visant à permettre aux collectivités concernées de définir le taux des taxes exigibles liées à l’activité minière, de façon à leur donner la possibilité d’un avantage financier conséquent ».

Avec AFP.