Depuis quelques jours, le Pacte d’Avenir fait couler beaucoup d’encre et ne cesse de faire réagir les élus guyanais. La signature de ce document stratégique pour la Guyane est aujourd’hui suspendue.
Acte 1, Scène 2 dans le dossier de la signature du Pacte d’Avenir. Après les revendications du Président de la collectivité territoriale de Guyane Rodolphe Alexandre, l’Elysée a fait connaître son avis. Un courrier du cabinet de la Présidence de la République, datant du 28 novembre dernier affirmait avoir « pris acte » de cette décision notant que Rodolphe Alexandre avait « cependant fait connaitre récemment au cabinet de la ministre des Outre-mer que, finalement, il ne souhaitait plus procéder à la signature du Pacte». Pour certains élus, cette réponse de l’Elysée signe l’enterrement du Pacte d’Avenir. Le Président de la CTG est, lui cependant plus optimiste mais il s’insurge contre la réponse du directeur de cabinet de François Hollande. « Aujourd’hui, j’ai une réponse qui provient d’un directeur de cabinet : elle est nulle et non recevable. Sur la forme comme sur le fond, ce discours n’est pas acceptable. C’est avec le président de la République que j’ai négocié et il est hors de question pour moi de négocier avec un directeur de cabinet », a t-il déclaré à France-Guyane.
Le 6 décembre dernier, Rodolphe Alexandre a de nouveau sollicité le Président de la République dans un courrier. « Aujourd’hui, je n’entends pas qu’on me dise que la négociation du Pacte d’avenir est terminée. J’attends que le Président de la République me fasse un courrier dûment signé. S’il me dit non, nous allons prendre acte et je suis capable d’accepter nos responsabilités. S’il me dit oui, je monte avec mon équipe dans les 24 heures rediscuter. » .
En Guyane, la position de Rodolphe Alexandre est incompréhensible voire dangereuse pour l’avenir de la Guyane. A l’instar du député Gabriel Serville qui est favorable à la signature du texte en l’état malgré les manquements. « Même si un certain nombre d’exigences n’existent pas dans le Pacte d’Avenir, on aurait pu le signer et le faire évoluer ensuite ». Il précise également que « le Pacte d’Avenir prévoit une fois par an un bilan afin de fixer les perpectives à venir. On aurait pu rentrer dans ce processus ». Promesse de François Hollande lors de sa visite dans le département en 2013, le doute sur la concrétisation de ce Pacte d’Avenir persiste, à cinq mois d’une élection présidentielle à laquelle le président sortant ne se présente pas.