Gilets jaunes et crise sociale à La Réunion : Malgré les annonces de la ministre, le mouvement ne faiblit pas

Gilets jaunes et crise sociale à La Réunion : Malgré les annonces de la ministre, le mouvement ne faiblit pas

La ministre devant les gilets jaunes du sud, ce jeudi matin ©Twitter Annick Girardin

Au 13ème jour de mobilisation, le mouvement des gilets jaunes ne faiblit pas à La Réunion et ce, malgré les mesures sociales annoncées mercredi soir par la ministre des Outre-mer. Et pour cause, celles-ci ont déjà été annoncées lors de la présentation du Plan pauvreté en septembre, et semblent décevoir les gilets jaunes réunionnais. 

À 9h45 (heure locale), 21 barrages sont actifs et la route du littoral, axe majeur de l’île, reste fermée. « La direction de l’Agence de Santé Océan Indien a décidé (…), de procéder au déclenchement du plan blanc à compter du 28 novembre 2018, sur le fondement du code de la santé publique, tout en renouvelant sa confiance envers les professionnels et les opérateurs de santé », a indiqué l’ARS dans un communiqué. De son côté, la ministre des Outre-mer a poursuivi son déplacement en allant à la rencontre d’autres délégations de gilets jaunes, celles du Sud, à la sous-préfecture de Saint-Pierre. Les revendications ne changent pas : hausse du pouvoir d’achat et coût de la vie, l’emploi, le chômage ou encore, l’octroi de mer et les retraites. Annick Girardin est actuellement en discussion avec des agriculteurs, doit rencontrer les maires des arrondissements sud et est de l’île, échanger avec des associations avant une nouvelle prise de parole à 20h.

Insatisfaction ou incompréhension. C’est le sentiment qui ressort, ce jeudi matin, du mouvement des gilets jaunes à La Réunion. « Rien de nouveau, rien de spécifique (…), sinon le détail départemental des actions prévues au niveau national par le Plan Pauvreté, telles les 1500 places en crèche supplémentaires », constate d’ailleurs Imaz Press Réunion. « La situation de La Réunion appelle des réponses spécifiques. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé d’engager des mesures de soutien aux enfants, aux familles les plus modestes et aux jeunes les plus éloignés de l’emploi. C’est le sens de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté annoncée par le Président de la République le 13 septembre dernier », a même reconnu la ministre.

« Ce Plan pauvreté, qui s’adresse à tous les Français en situation de précarité, n’apporte pas de réponse aux attentes actuelles des Réunionnais de la classe moyenne, négativement impactés par le coût de la vie, le manque de transports en commun et le prix exorbitant du foncier », écrit encore Imaz Press. « Les Gilets Jaunes attendaient autre chose : des réponses sur l’emploi des personnes qualifiées, des décisions pour casser les monopoles qui alourdissent les prix, des solutions en matière de transports collectifs insuffisants, voire inexistants parfois ».

Mais la ministre n’en démord pas. « Ne me condamnez pas sur la première série de mesures faites hier, oui ce n’est pas satisfaisant mais d’autres suivront je l’ai dit, donc pas de mauvaise volonté entre nous », a lancé la ministre face au gilets jaunes du sud de l’île, visiblement mécontents des mesures annoncées la veille. « Aujourd’hui, des annonces sur l’économie et l’emploi sont prévues, mais pour faire des annonces je dois aussi voir les élus avant parce que ça les engagera aussi. Trois séries de réponses d’hier sont pas satisfaisantes seules, il y en aura d’autres. Mais je n’ai pas de baguette magique », s’est-elle également défendue. « Ce que je veux vous dire c’est de me faire confiance, parce que je veux le faire », a assuré la ministre.

La ministre continue de plaider pour un retour à la normale. « Je redemande que les barrages soient levés, car si on étouffe les dernières emplois, il n’y en aura plus ». Attendue au tournant ce soir à 20h, Annick Girardin présentera donc ses mesures sur le volet de l’économie et de l’emploi.