©Imaz Press Réunion
Au septième jour de mobilisation à La Réunion, le mouvement des gilets jaunes ne faiblit pas : une vingtaine de barrage sont encore actifs sur l’île, jusqu’à 21h. En raison des violences urbaines qui ont éclaté en marge du mouvement, le préfet a prolongé jusqu’à dimanche le couvre-feu, instauré mardi 2à novembre.
Tous les soirs à 21h, les gilets jaunes réunionnais, dont la principale revendication concerne la cherté de la vie sur l’île, lèvent le camp en raison du couvre-feu instauré par le préfet Amaury de Saint-Quentin. Surtout, ils ne souhaitent pas être associés aux violences urbaines qui ont éclaté dès le début du mouvement. Chaque soir, les jeunes des quartiers populaires de Saint-Denis sortent en découdre avec les forces de l’ordre : ils incendient, vandalisent, pillent. Le malaise à La Réunion réside aussi dans cette jeunesse en proie au chômage, à la pauvreté, délaissée, et qui n’a trouvé d’autres moyens de s’exprimer.
Depuis deux soirs néanmoins, la tension semble être descendue. Le préfet a lui-même « noté une nette décrue des violences et exactions ». Mais la mobilisation nationale de ce samedi 24 novembre va être suivie à La Réunion et, craignant un retour cinglant des débordements, le préfet a prolongé le couvre-feu jusqu’à dimanche. De son côté, la ministre des Outre-mer a annoncé sa venue sur l’île, « dans quelques jours », tandis que le gouvernement renvoie au Livre Bleu outre-mer issu des Assises du même nom comme véritable remède à tous les maux ultramarins.
Ils sont prêts à attendre plusieurs heures devant les grandes surfaces pour se ravitailler, regardez #LaReunion #GiletsJaunes pic.twitter.com/VA3XkU34FZ
— Imaz Press Réunion (@ipreunion) 23 novembre 2018
En attendant, les gilets jaunes réunionnais préparent leur rendez-vous avec le préfet, qui a accepté de les recevoir ce vendredi 23 à 14h (heure locale). Ils mettent en ordre leurs revendications. Une délégation sera chargée de porter leurs revendications. Une autre réunion est prévue lundi avec les acteurs économiques de l’île. Les établissements scolaires, quant à eux, fermés depuis le début du mouvement, pourraient rouvrir leurs portes en début de semaine prochaine.
Le préfet appelle au calme et au dialogue et réaffirme sa volonté déterminée d’assurer la sécurité et la libre circulation de tous les Réunionnais. pic.twitter.com/1gIcmqXaWs
— Préfet de La Réunion (@Prefet974) 23 novembre 2018
Le procureur-général a déclaré pour sa part que 29 personnes ont été jugées en comparution immédiate depuis le début du mouvement. Ils écopent chacun de cinq mois d’emprisonnement en moyenne. D’autres interpellations se feront dans les jours qui viennent à la suite des investigations. Aujourd’hui encore, plusieurs personnes seront jugées dans le tribunal de Saint-Denis et de Saint-Pierre, selon toujours le procureur général.