Gilets jaunes et crise sociale à La Réunion : Chahutée à son arrivée, Annick Girardin entame les discussions à la Préfecture de l’île

Gilets jaunes et crise sociale à La Réunion : Chahutée à son arrivée, Annick Girardin entame les discussions à la Préfecture de l’île

©Imaz Press Réunion

La ministre des Outre-mer Annick Girardin est arrivée ce mercredi 28 novembre à La Réunion, où elle a immédiatement rencontré des gilets jaunes, avec lesquels elle compte « dialoguer » pendant « plusieurs jours » pour « trouver les points de sortie de cette crise ».

Après avoir atterri à 10h (heure locale), Annick Girardin s’est rendue sur le rond-point situé à proximité de l’aéroport de l’île où l’attendaient quelque 2 000 gilets jaunes, dont une partie l’a huée à l’arrivée. Se disant consciente du « ras-le-bol généralisé » et de la « souffrance des gens », elle a dit souhaiter « qu’on puisse s’asseoir tous ensemble pour dialoguer et trouver les points de sortie de cette crise et ensuite reconstruire ensemble La Réunion ». « Je suis là pour écouter les Réunionnais et les Réunionnaises, je suis là pour dialoguer avec eux plusieurs jours, je suis là pour faire avec eux parce que c’est faire ensemble qui permettra à La Réunion de se relever de cette crise de plusieurs jours », a-t-elle déclaré. Un manifestant a notamment demandé la mise en place d’une « préférence régionale », en raison du taux de chômage important chez les jeunes (60%).

Prise à partie sur les affrontements avec les forces de l’ordre, la ministre a assuré « demander aux forces de l’ordre de respecter l’ensemble des manifestations pacifistes mais je vais aussi demander qu’on fasse le moins de blocages possibles ». La veille, le préfet avait ordonné l’intervention de gendarmes mobiles sur plusieurs barrages entraînant des affrontements avec les manifestants. « Je suis à vos côtés pour répondre aux questions de l’emploi, pour répondre aux questions de la vie chère », a martelé la ministre. « Je vais aller sur l’ensemble de La Réunion, si vous me laissez passer ». Après ce premier arrêt au barrage de Gillot, la ministre s’est finalement rendue à la Préfecture de l’île pour échanger avec les délégations des gilets jaunes et des collectifs. Ces derniers ont exposé, un à un, leurs revendications. Celles-ci concernent, entre autres, le coût de la vie, l’emploi, les retraites, les monopoles, les contrats aidés ou encore, les inégalités sociales profondes à La Réunion. « Il faut un vrai compteur de création à l’emploi », a d’ores et déjà évoqué la ministre, qui a dit son souhait de « soutenir la production locale ».

Actuellement, 26 barrages sont actifs sur l’île. La route du littoral, un des axes majeurs, reste bloquée. La ministre devra passer par ce barrage pour aller à « la rencontre de l’ensemble de l’île ». Les écoles restent fermées, tout comme les services municipaux. Sur les réseaux sociaux, un appel au « black-out total » avait été lancé et le mouvement des gilets jaunes à La Réunion, qui en est à son 12ème jour de mobilisation, semble être à son paroxysme depuis l’arrivée de la ministre, qui appelle à la levée des barrages pour la reprise économique de l’île.