©RB / Imaz Press Réunion
La tension et les blocages se poursuivent à La Réunion, ce lundi 19 novembre. Alors qu’on recense une trentaine de barrage sur l’île, 250 manifestants ont forcé les portes de l’Hôtel de Région. Une charge des forces de l’ordre pour faire évacuer le Conseil régional aurait fait un blessé parmi les manifestants, évacués depuis. La situation reste tendue sur l’île, les établissements scolaires annoncent leurs fermetures au fil de la journée et le syndicat réunionnais des exploitants de stations-services a appelé à la fermeture des stations de l’île. Depuis ce weekend, on recense à La Réunion des échauffourées, des incendies et autres pillages.
Ce lundi matin, le préfet Amaury de Saint-Quentin a demandé des renforts lors d’un point presse. La ministre des Outre-mer Annick Girardin a accédé à cette demande et appelé chacun à « ses responsabilités ». Dans un communiqué, le président du conseil départemental Cyrille Melchior a annoncé son soutien à ce mouvement : « Le taux de pauvreté atteint 40 % de la population. Du fait de notre insularité et notre éloignement, nous avons des impacts sur le coût de la vie. L’ensemble de ces difficultés fait qu’il y a l’expression de ce ras-le-bol. D’autant plus que le gouvernement a annoncé des mesures de rigueur en augmentant la fiscalité sur les carburants. Les travailleurs pauvres comme les retraités sont touchés, d’où ce grand ras-le-bol ». « Il s’agit aujourd’hui de répondre à la colère des Réunionnais de façon responsable, en prenant en considération les revendications légitimes portées par la population, notamment sur le plan fiscal, et en les portant d’une seule voix auprès du gouvernement », poursuit-il, en appelant les élus réunionnais à « agir ensemble ».
#giletsjaunes #LaReunion @AnnickGirardin a confirmé l’envoi de renforts, depuis la gendarmerie de #Mayotte à #LaReunion pic.twitter.com/Bbks4nxP4D
— Outremers360 (@outremers360) 19 novembre 2018
De son côté, le sénateur Michel Dennemont demande « que les autorités entendent et écoutent les messages qui sont envoyés par la population ». « À La Réunion la situation sociale est beaucoup plus grave que sur le territoire national », insiste-t-il, appelant à « travailler unis pour que soient entendues et prise en compte dans les meilleurs délais les mesures qui permettront de ramener le calme et apporter des solutions pérennes afin pour que La Réunion rattrape ses retards structurels et que chacun retrouve sa place dans notre belle société réunionnaise ». Il appelle aussi « au calme et à la discussion ». De son côté, le député Jean-Hugues Ratenon appelle à « poursuivre le mouvement (…) autant de jours qu’il faudra pour que le gouvernement prenne un certain nombre de mesures en faveur de la population », tout en faisant la distinction entre « gilets jaunes et casseurs ».