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Alors que le mouvement des gilets jaunes a été particulièrement marqué à La Réunion, où des violences urbaines ont eu lieu dès la première journée de mobilisation, le président de la Région Réunion, Didier Robert, a demandé le gel de la taxe sur les carburants « pour tous les réunionnais » au gouvernement. En réunion d’urgence hier soir à Paris avec les élus réunionnais, la ministre des Outre-mer Annick Girardin avait indiqué travailler sur la taxe carburant avec Didier Robert. Ce matin, le préfet de l’île Amaury de Saint-Quentin a annoncé l’instauration d’un couvre-feu dès ce mardi soir.
Ce mardi, La Réunion restait au point mort pour la 4èmejournée consécutive. La fermeture des établissements scolaires de l’île est maintenue pour demain. Pour l’heure, on ne se sait si l’annonce de Didier Robert sur le gel sur la taxe des carburants suffira à apaiser la situation. Les manifestants dénoncent également, et entre autres, le coût de la vie. Ci-dessous le communiqué du président de la Région, Didier Robert.
« Le combat des Gilets Jaunes est un combat légitime que je soutiens pleinement. Je me suis clairement exprimé sur le sujet. J’entends, je le redis de manière claire et sans ambiguïté les revendications liées aux questions du pouvoir d’achat des familles réunionnaises, à l’activité des entreprises. Je connais les difficultés qui frappent La Réunion, et je travaille et participe, avec les acteurs de terrain depuis 2010, à apporter des solutions pour l’économie d’une part et pour plus d’égalité des chances d’autre part. Jamais la Région n’aura été aussi présente auprès des Réunionnais que depuis 2010. Je continuerai avec détermination à porter la voix de chacun d’entre eux auprès des Gouvernements.
Nous devons avancer ensemble, travailler ensemble dans un esprit d’unité et de responsabilité pour obtenir du Gouvernement des mesures nouvelles suffisamment fortes pour répondre à la hauteur de la désespérance de beaucoup de familles. J’ai ces dernières semaines, davantage encore depuis le 17 novembre dernier, écouté et entendu les principales alertes, les principaux appels de tous ceux qui, de parfaite bonne foi, aspirent à plus de justice et d’équité.
A l’inverse, la situation de ces dernières heures appelle évidemment à la plus haute vigilance de tous : citoyens, acteurs publics, acteurs associatifs, société civile, acteurs économiques…En effet les nouveaux actes de pillages et de dégradations particulièrement violents perpétrés encore dans la journée et la nuit d’hier sont une terrible atteinte à l’intégrité des biens et des personnes.
Je dénonce fermement une fois encore ces actes de vols, de casse et de vandalisme. Je veux aussi mettre en garde contre le risque d’instrumentalisation et de manipulation par certains des souffrances et de la détresse des plus fragiles. Je veux aussi attirer l’attention sur l’impact de ces violences sur l’économie locale et l’emploi, sur le risque d’aboutir à une augmentation du chômage technique pour des centaines de salariés, sur le risque enfin de fragiliser l’image du vivre ensemble et de cohésion de notre île.
Je lance une nouvelle fois un appel solennel au calme et à la responsabilité.
Le dialogue doit nous amener à dégager ensemble des solutions d’urgence et de long terme. Dans cette crise, l’un des sujets de crispation aura été celui de la hausse de la taxe sur les carburants imposée par la loi au niveau national comme au niveau local ; une taxe aujourd’hui perçue par la Région, le Département, les communes et les EPCI.
J’ai demandé au Gouvernement, à la Ministre des outre-mer en particulier avec laquelle je me suis encore entretenu cet après-midi, une dérogation pour La Réunion sur l’augmentation de la taxe sur les carburants pour les trois prochaines années. Nous aurons ainsi à la prochaine Assemblée plénière à valider ce nouveau dispositif qui permettra de bloquer l’augmentation de la taxe carburant pour tous les automobilistes Réunionnais en 2019, en 2020 et en 2021 ».