Finances locales, eau, épargnes salariales et retraites : Les sénateurs de Guadeloupe Lurel et Théophile écrivent à l’exécutif

Finances locales, eau, épargnes salariales et retraites : Les sénateurs de Guadeloupe Lurel et Théophile écrivent à l’exécutif

©Cedrick Isham Calvados (Archives)

Dans des courriers respectifs et envoyés l’un au président de la République, l’autre au ministre de l’Économie et des Finances, les sénateurs de Guadeloupe, Victorin Lurel et Dominique Théophile, ont fait des demandes concernant les finances locales, la gestion de l’eau et le déblocage de l’épargne salariale et retraite, le tout dans le contexte de crise sanitaire liée au Covid-19. 

« Dans ce contexte de crise sans précèdent, je tiens à informer les Guadeloupéennes et Guadeloupéens que j’ai saisi le Président de la République, par courrier, d’un ensemble de propositions en faveur des collectivités locales de Guadeloupe et de la population », a fait savoir le sénateur Victorin Lurel dans un communiqué. L’ancien ministre des Outre-mer de François Hollande « en appelle aujourd’hui au plus haut niveau décisionnel de l’État pour anticiper, d’une part, les conséquences budgétaires de cette crise sur les finances locales et régler dans les plus brefs, d’autre part, les graves problèmes d’approvisionnement en eau du pays ».

« Sur les finances locales d’abord, nous savons que la diminution désormais inéluctable du produit de certains impôts et taxes fera très prochainement peser sur l’ensemble des collectivités de Guadeloupe des risques d’une ampleur inédite. Nul n’ignore, en outre, l’effort budgétaire et financier considérable déployé par ces mêmes collectivités pour soutenir les acteurs du territoire », explique-t-il.

Victorin Lurel demande « de renforcer substantiellement le FEI et plans de convergence et de transformation ou de mettre en place un fonds exceptionnel de soutien d’État à destination des collectivités assorti d’une garantie d’emprunt de 400 millions d’euros afin de soulager les trésoreries et de permettre une relance des investissements » et « que soient inscrites en section d’investissement les dépenses exceptionnelles engagées afin de ne pas dégrader les ratios financiers ». « Je demande enfin de protéger les élus ordonnateurs par un allègement des procédures de constatation du service fait rendues presque impossibles en cette période ».

« Sur la problématique de l’eau, je rappelle au Président de la République, qu’en période de confinement, ce manque d’eau constitue un facteur aggravant du péril sanitaire », alerte le sénateur. « Ce manque cruel d’eau met la population face à une probabilité́ accrue de contamination, de morbidité et donc de mortalité que notre République ne peut en aucun cas tolérer ».

« Considérant que cette crise doit être, pour chacun, l’occasion de prendre des mesures autant puissantes qu’imprévues, je demande au Président de la République d’acter, enfin, un plan d’aide massif à l’investissement dans la réfection de l’ensemble du réseau de production et de distribution d’eau potable. Je propose ainsi que l’État s’engage à investir 200 millions d’euros en subventions sur les 5 prochaines années à compter de 2020. Je demande aussi que l’État garantisse, sur 30 ans, 500 millions d’euros de prêts aux collectivités et structures compétentes avec différé d’amortissement minimal de 3 ans ».

De son côté, Dominique Théophile a interpellé le ministre de l’Économie et « propose que soit étudié́ au plus tôt, dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, le déblocage exceptionnel, pour les salariés, de l’épargne salariale et de l’épargne retraite ». « S’il est aujourd’hui possible de débloquer ces épargnes dans certaines situations exceptionnelles – mariage, décès, licenciement, etc. –, les sommes investies dans un plan d’épargne salariale sont bloquées pendant au moins 5 ans. Les sommes investies dans un plan d’épargne retraite sont plus difficiles encore à récupérer ».

Selon le sénateur, dans ce contexte de pandémie mondiale, « les épargnants (…) pourraient avoir besoin de récupérer tout ou partie de leurs économies ». Il rappelle que de telles mesures ont déjà été adoptées par le passé, notamment en 2008 et 2013 pour soutenir une consommation en berne. Ces opérations, plafonnées à hauteur de 20 000 euros pour ne pas fragiliser les entreprises en manque de trésorerie, devront être défiscalisées.