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Invité ce mercredi matin sur RMC, face à Jean-Jacques Bourdin, le député indépendantiste polynésien Moetai Brotherson a défendu un « processus démocratique, équilibré et étagé d’autodétermination » pour la Polynésie française et en a dit plus sur ses intentions de participer à un groupe parlementaire d’élus autonomistes, souverainistes et nationalistes corses.
« Nous sommes en discussion avec nos amis corses, avec des députés martiniquais, des députés qui ne sont pas forcément indépendantistes, nationalistes ou souverainistes mais qui partagent la même vision d’une République moins jacobine » a expliqué le député, membre du parti indépendantiste Tavini Huira’atira, proche conseiller et gendre du leader du mouvement Oscar Temaru. Selon Tahiti-infos, le député aurait également été approché par le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et semble également intéressé par un groupe parlementaire ultramarin, rejoignant la position d’Olivier Serva (REM), élu dans la 1ère circonscription guadeloupéenne.
« Je ne viens pas à l’Assemblée nationale pour demander l’indépendance de la Polynésie », assure-t-il, « je viens faire mon travail de député ». « La question de l’indépendance se discute avant tout en Polynésie, avec les Polynésiens », poursuit-il, « nous sommes partisans d’un processus démocratique, équilibré et étagé d’autodétermination ». Souhaitant visiblement éclaircir les positions indépendantistes sur les potentielles futures relations avec la France, Moetai Brotherson écarte toute idée de séparation: « c’est notre partenaire historique (…) ». Pendant la campagne électorale, Moetai Brotherson avait notamment déclaré vouloir intégrer une commission nationale à l’Assemblée.
« Nous espérons former un groupe à l’Assemblée avec les partisans d’une République moins jacobine » Moetai Brotherson #BourdinDirect pic.twitter.com/oYQO2fbOXs
— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 21 juin 2017
Face à l’actualité, le député polynésien a jugé « sage » et « logique » la décision de François Bayrou, qui vient de quitter le gouvernement en raison de doutes autour des missions des attachés parlementaires MoDem au Parlement européen. « On ne peut pas défendre une loi sur la moralisation de la vie publique en étant soi-même au coeur d’une tourmente judiciaire ». « Il faut reconnaître que Mr Macron et la majorité présidentielle sont de mon point de vue un objet dont les contours sont difficiles à définir », observe Moetai Brotherson sans écarter un vote de confiance au gouvernement
Moetai Brotherson serait prêt à voter la confiance au gouvernement @EmmanuelMacron #BourdinDirect pic.twitter.com/9SM7To5GjI
— Outremers360 (@outremers360) 21 juin 2017
Ce mardi 20 juin, le député indépendantiste a fait sensation lors de son premier jour à l’Assemblée nationale, vêtu en toute simplicité d’une chemise à fleurs, d’un short et de sandales en pleine canicule. « Avec un costume, je ressemble à un pingouin qui a avalé la banquise », plaisante le député face à un Jean-Jacques Bourdin plus curieux qu’incisif. S’il a attiré les regards avec une tenue peu conventionnelle à l’Assemblée nationale, Moetai Brotherson a toutefois assuré qu’il respecterait les règles en vigueur au Palais Bourbon. « Il faut une Assemblée nationale qui ressemble à la France d’aujourd’hui, et la France est diverse » défend le député. « Je voudrais dire aux huissiers de l’Assemblée, laissez entrer notre nouveau député avec sa chemise tahitienne » a conclut Jean-Jacques Bourdin.