Extraction minière en Guyane : 66 députés demandent l’interdiction de cyanure

Extraction minière en Guyane : 66 députés demandent l’interdiction de cyanure

Illustration ©WWF

Plus d’une soixantaine de députés, dont 19 ultramarins, ont demandé au gouvernement l’interdiction de l’usage de cyanure dans l’extraction minière d’or, dans une proposition de résolution déposée en décembre.

Alors que le projet minier « Montagne d’or », le plus important projet de mine d’or à ciel ouvert français, est à l’étude en Guyane, la proposition de résolution, portée notamment par le député guyanais Gabriel Serville (GDR), « invite le gouvernement à mettre en place une interdiction totale de l’utilisation des technologies à base de cyanure dans l’industrie minière avant la fin 2019″.

Les 66 députés, dont 19 ultramarins de toutes tendances politiques, demandent également au gouvernement de « ne pas soutenir, directement ou indirectement, de projets miniers mettant en œuvre des technologies à base de cyanure, jusqu’à l’entrée en vigueur de l’interdiction générale ». Ils rappellent que le cyanure est « une substance chimique extrêmement toxique utilisée dans l’industrie de l’extraction de l’or », dont « les effets sur l’environnement ainsi que sur la santé humaine, et, partant, sur la diversité biologique, sont potentiellement catastrophiques et irréversibles ».

Ils soulignent que « plus de trente accidents majeurs associés à des déversements de cyanure se sont produits de par le monde ces trente dernières années », comme celui du 30 janvier 2000, en Hongrie, lorsque plus de 100 000 mètres cubes d’eau polluée au cyanure ont été déversés d’un réservoir d’une mine d’or dans le réseau fluvial formé par la Tisza et le Danube. « Rien n’exclut que de tels accidents ne se reproduiront pas », ajoutent les députés.

Le projet « Montagne d’or » est conduit par un consortium réunissant le Russe Nordgold et le Canadien Columbus Gold et doit se développer à proximité de Saint-Laurent-du-Maroni. Soutenu par le patronat local ainsi que par une partie des élus dont le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, il est cependant vivement combattu par les associations de défense de l’environnement et les organisations amérindiennes de Guyane.

L’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot avait également fait savoir son opposition au projet, alors que son remplaçant François de Rugy avait déclaré, lors de sa prise de fonction, que le projet « ne pouvait pas être mené tel qu’il avait été envisagé ». De son côté, la ministre des Outre-mer déclarait que celui-ci « n’est peut-être pas à la hauteur de nos espoirs ». Le débat public qui avait eu lieu sur ce projet avait révélé les « fractures » au sein de la population guyanaise.

Avec AFP.