Essais nucléaires : Une « pétition populaire » pour que l’Etat « assume » les conséquences des essais en Polynésie

Essais nucléaires : Une « pétition populaire » pour que l’Etat « assume » les conséquences des essais en Polynésie

©Archives / Tahiti-infos

Mercredi 17 janvier, le parti indépendantiste polynésien, Tavini Huira’atira, réuni en assemblée générale, a annoncé le lancement d’une « pétition populaire » exigeant de l’Etat qu’il « assume » toutes les « conséquences sanitaires, environnementales, culturelles, économiques et sociales de ses essais nucléaires » en Polynésie, rapporte Radio 1 Tahiti.

A quelques jours de la visite de la Ministre des Outre-mer en Polynésie française, le parti indépendantiste prépare le terrain. Réuni en assemblée générale, autour d’une centaine de personnes, le Tavini Huira’atira d’Oscar Temaru a présenté sa « pétition populaire » dans laquelle il exige que l’Etat « assume toutes les conséquences sanitaires, environnementales, culturelles, économiques et sociales de ses essais nucléaires », après que François Hollande ait reconnu ces conséquences en février 2016, et « en mémoire des nombreux enfants atteints de malformations transgénérationnelles et de tous nos fetii (parents, cousins, familles, ndlr) décédés des suites des maladies radio-induites ».

La pétition rappelle notamment la réinscription de la Polynésie sur la liste onusienne des territoires à décoloniser, obtenu par le parti indépendantiste en 2013, et les propos du Président de la République en Algérie, alors qu’il était candidat à l’Elysée, qualifiant la colonisation de « crime contre l’humanité ». Des propos qui ont par ailleurs retenu l’attention du leader indépendantiste polynésien Oscar Temaru et rappelé antérieurement dans une lettre adressée à Emmanuel Macron. La pétition invite à soutenir le recours du parti indépendantiste contre l’Etat pour « crimes contre l’Humanité (…) consécutifs aux essais nucléaires » devant la Cour Pénale internationale de La Haye, souligne Radio 1 Tahiti.

Enfin, la pétition rappelle également que l’Etat, en modifiant la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (loi Morin, 2010), a reconnu que « l’ensemble de Ma’ohi Nui et de son peuple a été exposé aux radiations ». En Polynésie française à partir de ce dimanche 21 janvier, Annick Girardin va notamment installer un « Comité de l’institut d’archives et de documentation sur le fait nucléaire ». En d’autres termes, un lieu de mémoire qui avait été promis par François Hollande en février 2016.