Essais nucléaires et Territoriales 2018 en Polynésie : L’Association 193 demande aux candidats de se positionner

Essais nucléaires et Territoriales 2018 en Polynésie : L’Association 193 demande aux candidats de se positionner

©Facebook / Association 193

A l’approche des élections territoriales en Polynésie française, l’association anti-nucléaire 193 a interpellé les groupes politiques candidats sur leurs positions concernant les essais nucléaires en Polynésie française. Parmi les demandes de l’Association 193 : la modification de la loi Morin, la prise en charge par l’Etat des maladies radio-induites, ou encore la mise en place d’études relatives aux maladies intergénérationnelles. 

« C’est avec grand intérêt que l’Association 193 suit la campagne des élections territoriales de l’ensemble des groupes politiques, afin de relever les engagements de chacun sur le sujet qui a bouleversé l’Histoire de ce ‘Fenua’ et ses populations », indique l’association fondée par le Père Auguste Uebe-Carlson. Celle-ci demande aux groupes politiques engagés aux Territoriales de « prendre position publiquement » sur plusieurs points : l’organisation d’un référendum en Polynésie sur le sujet du nucléaire, une réforme « profonde » de la loi d’indemnisation des victimes des essais (dite aussi loi Morin), la prise en charge totale de l’Etat de tous les préjudices liés à la maladie ou à la mort d’une victime et la réalisation d’une étude sur les maladies intergénérationnelles. Pour l’heure, l’ensemble des groupes politiques engagés dans la bataille des Territoriales ont accusé réception de la lettre ouverte de l’association, hormis l’UPR.

« Dernièrement, les deux Présidents des deux partis autonomistes, Gaston Flosse et Edouard Fritch, ont, tous deux, avoué qu’ils « ont menti au nom de la France » », note l’association. « Mais il faut aller plus loin. Ce n’est pas suffisant d’avouer ce mensonge d’Etat. Il faut une demande de pardon et des actes concrets qui obligent l’Etat à assumer vraiment toutes les responsabilités qui lui incombent », insiste l’Association 193. Cette dernière avait salué la récente proposition de loi du député Moetai Brotherson, 3ème de liste du parti indépendantiste, visant à « mettre l’Etat en face de ses responsabilités quant aux conséquences de ses essais nucléaires ». Pour rappel, la députée Maina Sage, membre du Tapura Huira’atira d’Edouard Fritch (actuel Président de la Polynésie, ndlr), avait obtenu en 2016 lors du vote de la loi EROM, la suppression du symbolique ‘risque négligeable’ de la loi Morin, notion qui, selon les associations, empêchait de nombreuses victimes d’être indemnisées.