« L’existence d’un barème national unique sous couvert d’uniformité de traitement cache une injustice criante au détriment de certains territoires, notamment des Collectivités du Pacifique », a déclaré le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Dunoyer (UDI), lors des questions au gouvernement.
Si en Nouvelle-Calédonie, le niveau de vie élevé « fait que beaucoup de parents dépassent les critères d’éligibilité » dans l’attribution des bourses universitaires des étudiants souhaitant se rendre dans l’Hexagone pour la poursuite de leurs études, « les familles calédoniennes exclues de l’attribution des bourses ne disposent pas d’un pouvoir d’achat deux à trois fois supérieurs » du reste du territoire national. Selon le député, les parents de Nouvelle-Calédonie « doivent faire face à un coût de vie élevé dans un territoire où se loger, se nourrir ou se connecter coûte 70% de plus qu’en métropole ».
« L’année dernière, environ 600 étudiants calédoniens se sont vus refusés leurs demandes de bourse », ajoute le député, qui alerte aussi « d’une double peine » quant au refus de la prise en charge du billet d’avion au titre de la continuité territoriale, « parce qu’elle est réservée aux boursiers ».
Philippe Dunoyer (UDI-I) attire l’attention du Gvt sur les difficultés des étudiants dont les familles, notamment en Nouvelle-Calédonie, disposent de revenus se situant juste au-dessus des seuils d’accès aux bourses universitaires. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/or8ifOfr86
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) September 17, 2019
« L’existence d’un barème national unique sous couvert d’uniformité de traitement cache en réalité une injustice criante au détriment de certains territoires, notamment des Collectivités du Pacifique », a alerté Philippe Dunoyer, rappelant que le nombre d’étudiants bousiers s’élève 27% en Nouvelle-Calédonie contre 38% dans l’Hexagone. « Le statu-quo est devenu intolérable parce qu’il contribue à une perte de chance pour nos enfants » insiste-t-il.
« C’est toujours au niveau des territoires que se posent des difficultés à cause des spécificités » a reconnu la ministre Frédérique Vidal, en charge de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Pour la ministre, « le vrai sujet » est le « faible taux de poursuite de ces études (…) parce qu’ils sont 10% de moins à poursuivre dans l’Enseignement supérieur par rapport à la moyenne nationale ». « Nous devons travailler au développement de campus », en Nouvelle-Calédonie, « mais aussi (…) amener l’Enseignement supérieur dans tous les territoires, au plus près des jeunes », a-t-elle répondu, mettant en avant « la mobilité des formations vers les jeunes ».
Constatant une « réponse (…) à côté », Philippe Dunoyer déplore que la ministre « n’annonce aucune correction d’un dispositif injuste ». « Son développement sur une offre nouvelle de formation sur les territoires ne change rien puisque cette offre n’aura aucun effet sur le coût de la vie et n’aidera pas les familles », conclut le député.