En Polynésie, les communes ont jusqu’à 2022 pour redynamiser les anciens sites militaires

En Polynésie, les communes ont jusqu’à 2022 pour redynamiser les anciens sites militaires

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, a co-présidé avec le Vice-président du gouvernement local, Tearii Alpha, un Comité de pilotage du Contrat de Redynamisation des Sites de Défense (CRSD), ce mardi 13 octobre. Le but : accélérer les projets de redynamisation de ces anciennes emprises militaires cédées aux communes concernées. 

« La totalité de ces parcelles cédées représente près de 22 ha pour une valeur estimée à environ 4,9 milliards Fcfp (soit un peu plus de 41 millions d’euros) », indique le représentant de l’État dans cette Collectivité d’Outre-mer. Ces anciennes emprises militaires sont localisées dans les communes de Arue, Faa’a, Mahina, Papeete, Pirae et Taiarapu-Est, toutes situées sur l’île de Tahiti.

« Le CRSD constitue un outil de reconversion économique majeur destiné à compenser la perte d’activité économique générée par le redéploiement des forces armées en Polynésie française. En appui au développement, ce comité vient soutenir les projets sur les emprises foncières libérées », explique encore le communiqué. « Des zones d’activités économiques ou à vocation mixte, un marché de proximité et des zones de développement touristique sont ainsi prévus sur les anciennes emprises foncières militaires ».

1,23 milliards de Fcfp pour redynamiser ces terrains

Pour le Haut-commissaire Dominique Sorain, il s’agissait surtout de rappeler « les modalités de mise en œuvre du contrat prolongé par avenant obtenu en mars 2020 pour 24 mois, jusqu’au 22 février 2022 ». « Cet avenant comprend 3 évolutions majeures pour accélérer le processus d’engagement des opérations et des crédits : introduction du ministre du logement, de l’aménagement, en charge des transports interinsulaires au sein du comité de pilotage ; allongement de la durée de validité du contrat de deux années ; modifications des fiches actions des communes de Faa’a, Papeete et Pirae ».

« La validation de cet avenant par le gouvernement central a été accordée en contrepartie de la transmission par le comité de pilotage d’un état d’avancement du contrat sur une base semestrielle » ajoute-t-on. Le financement déjà engagé par l’État et la Polynésie française « a quadruplé entre 2018 et 2020 portant les sommes mises à dispositions des bénéficiaires à près d’un demi-milliard de Fcfp » (482 millions de Fcfp, plus de 4 millions d’euros). C’est environ 39% des 1,23 milliards de crédits mis sur la table pour cette redynamisation.

Un marché « de proximité » à Faa’a

Durant ce comité, la commune de Mahina a notamment présenté « le lancement d’études relatives au projet d’aménagement du site militaire de la commune pour un coût total de 8,2 millions Fcfp ». Du côté de Faa’a, « les membres du comité ont également validé la proposition de la commune consistant à réaliser les travaux de dépollution et de déconstruction du bâti du site militaire sur la cité Bopp Dupont », pour un montant total de 67,7 millions de Fcfp.

À termes, ce site devrait accueillir « futur marché de proximité qui offrira un débouché pour le secteur primaire et l’artisanat à travers la vente de produits locaux de qualité. Il est envisagé la création à terme de 20 à 60 emplois ». « Les représentants des communes de Arue, Papeete, Pirae et Taiarapu-Est ont également précisé leur feuille de route pour les 17 prochains mois, jusqu’au terme du contrat », ajoute le communiqué.

À Pirae, commune administré par le président de la Polynésie Édouard Fritch, on projette d’aménager un nouveau centre-ville sur l’ancienne emprise militaire tandis qu’à Papeete, il est question de réaménager le site de « Fare Ute », situé au Port autonome, en complexe doté d’ateliers, de restaurants et d’une marina.

Lancement du premier appel à projets 2021

« La réunion s’est conclue par la présentation des prochaines étapes du calendrier 2020/2021 qui débuteront par le lancement, dès ce mois de novembre 2020, du premier appel à projets 2021. A ce titre, les communes ont été invitées par le Haut-Commissaire et le représentant du Président de la Polynésie française à faire preuve d’ambition et de volontarisme pour apporter des solutions territoriales de développement au bénéfice des Polynésiens ».

Pour rappel, ce transfert du foncier militaire dans le cadre du redéploiement des forces armées en Polynésie, avait été acté par François Hollande en février 2016, lors de sa visite dans la Collectivité d’Outre-mer en février 2016. Le délai des communes pour boucler leurs projets était alors fixé à février 2020 mais en octobre 2019, « diverses complications administratives » avaient retardé le transfert de certains terrains, rappellent nos partenaires de Radio 1 Tahiti. Un nouveau délai a donc été fixé à février 2022 et si les communes concernées ne bouclent pas leurs projets d’ici la nouvelle date butoir, les crédits alloués seront perdus.