En Polynésie, Annick Girardin se dit ouverte à un nouveau statut pour les îles Marquises

En Polynésie, Annick Girardin se dit ouverte à un nouveau statut pour les îles Marquises

©Twitter / Annick Girardin

En visite en Polynésie française, la Ministre des Outre-mer Annick Girardin s’est dite favorable à un nouveau statut pour les îles Marquises, une demande formulée par les maires de l’archipel. Par la même occasion, Annick Girardin a fait la promotion du « droit à la différenciation », évoqué par le Président de la République.

Annick Girardin est prête à « proposer un nouveau cadre au Pays, aux communes polynésiennes et aux EPCI (établissement public de coopération intercommunale) », rapporte Radio 1 Tahiti. Ce « nouveau cadre » vient notamment d’une demande des maires de l’archipel qui souhaitent davantage d’autonomie, de compétences et de moyens. Pour étayer leur demande, les maires ont notamment pris l’exemple du Code général des collectivités territoriales : « Appliquer le CGCT au fin fond des Marquises, au bout de la France, c’est vraiment très compliqué, c’est un casse-tête, donc il faudrait nous soutenir », a déclaré  Étienne Tehaamoana, maire de Hiva Oa. Les maires des Marquises se disent « prêts à prendre leur destin en main », affirme Joseph Kaiha, maire de Ua Pou. Le maire de Tahuata, Félix Barsinas, met en avant la réussite de la Codim (communauté de communes des Îles Marquises), « un espace de dialogue et de prise de décision ». Il estime qu’avec cette expérience, l’archipel « est arrivé à maturité » et qu’il est temps d’obtenir un « statut particulier ». Une revendication qui date de trente ans.

Pour Annick Girardin, il s’agit surtout d’accorder « des compétences adaptées et partagées », et non élargies. Elle souligne pour cela le statut particulier de la Polynésie. « C’est en tenant compte de ce statut particulier qu’il faut que l’Etat puisse donner un nouveau cadre pour permettre aux communes (ou les EPCI), avec le Pays, d’établir un contrat de compétences qui peut être expérimental, et sur la durée », a-t-elle expliqué. « Il nous faudra 8 mois à 1 an avant d’apporter une réponse législative, ce qui n’empêche pas, pendant ce temps-là, de se préparer à ce que veulent les autorités », a poursuivi la Ministre qui a précisé que « l’Etat ne souhaite pas voir remise en cause l’unité de la Polynésie ». Les maires des Marquises ont eux aussi balayé toute volonté de rupture avec Papeete. Annick Girardin recevra les élus marquisiens, à Paris, au mois de juin. Et face au cas marquisien, la Ministre des Outre-mer en a profité pour faire la promotion de ce qui pourrait être une des nouveautés de la modification de la Constitution voulue par le Président de la République : la différenciation.

« Le Président de la République parle de « différenciation », et je crois qu’il est important que dans cette nouvelle aire de la différenciation, que ça puisse se faire aussi au niveau d’un territoire », a déclaré Annick Girardin. « Cette différenciation j’y crois au plan national, j’y crois entre l’Etat et tous les territoires d’Outre-mer, et j’y crois obligatoirement dans ce Pays qui a plusieurs archipels et où on voit bien que la notion de mobilité et d’espace énorme que représente la Polynésie nécessite cette différenciation ». Situées dans le Nord du vaste territoire polynésien, les îles Marquises, un des cinq archipels de Polynésie, ont notamment deux langues, et bien d’autres spécificités culturelles et identitaires.