En campagne à Mayotte, un candidat à l’élection présidentielle comorienne fait polémique

En campagne à Mayotte, un candidat à l’élection présidentielle comorienne fait polémique

©Wikicommons

En déplacement à Mayotte, la présence du candidat à l’élection présidentielle comorienne Fahmi Saïd Ibrahim est vivement contestée sur le 101ème département français. Un collectif manifeste son mécontentement alors que le député Mansour Kamardine (LR) a posé une question écrite à la ministre de la Justice. 

Possédant à la fois la nationalité française et comorienne, la campagne du candidat à l’élection présidentielle Fahmi Saïd Ibrahim à Mayotte provoque un « vif émoi ». « Il a remis (…) en cause l’intégrité territoriale de la République française en réclamant la cession de Mayotte à l’Union des Comores » a fait savoir le député Mansour Kamardine dans sa question écrite. « La personne concernée porte atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », estime le député qui cite les articles 410-1 du code pénal. Et s’appuyant sur l’article 23-7 du code civil, Mansour Kamardine demande à la ministre « si elle envisage de décréter la perte de la qualité de Français pour les candidats aux élections nationales comoriennes possédant la nationalité française et affirmant l’appartenance d’une partie du territoire national français à l’Union des Comores ? ».

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En attendant, des manifestations ont eu lieu sur Mayotte, sur fond notamment d’un important flux migratoire en provenance des Comores. « Le gouvernement comorien n’a pas sa place à Mayotte », lance une membre du Collectif pour les intérêts de Mayotte. « Mayotte est Française et nous l’avons choisi. Nous assumons notre choix. Les Comoriens doivent assumer leur choix, (…) rester chez eux, construire leur pays », poursuit-elle. « Il (le candidat Fahmi Saïd Ibrahim) se base sur les chiffres de l’INSEE comme quoi les Comoriens ici, voilà le danger ! », ajoute une autre membre du Collectif. « J’ai accueilli Fahmi Saïd Ibrahim en tant que frère », a déclaré de son côté Abdel-Aziz Riziki Mohamed, regrettant toutefois « un certain nombre de bêtises » comme l’accueil important à l’aéroport et la présence de médias à son domicile. « Il ne fallait pas aller jusque-là. Je suis malgré moi dans une affaire qui me dépasse et que je regrette », ajoute-t-il.

Ancien chef de la diplomatie comorienne à Mayotte, Fahmi Saïd Ibrahim a dû annuler une rencontre avec les ressortissants comoriens de Mayotte dans le cadre de la campagne électorale à l’élection présidentielle de l’Union des Comores, qui aura lieu le 24 mars prochain.