© Serge Gelabert/ TAAF
L’archipel des îles Glorieuses, haut lieu de la diversité marine où se rend Emmanuel Macron mercredi 22 octobre, fait partie de l’ensemble des îles Eparses, présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar.
L’archipel, dont les terres émergées représentent environ 7 km2, est composé de la Grande Glorieuse (3 km de diamètre), de l’îlot du Lys (600 mètres de diamètre), de l’île aux Crabes et des Roches Vertes. Il se situe à 253 km au nord-est de Mayotte et à 222 km de Madagascar.
Les eaux sous juridiction française autour de l’archipel, qui s’étendent sur 43 762 km2, « sont classées parc naturel marin depuis 2012 », a expliqué Évelyne Decorps, la préfète des Terres australes et antarctiques françaises, dont font partie les îles Eparses. C’est sur la Grande Glorieuse que va atterrir le président de la République, en compagnie de plusieurs scientifiques, pour évoquer la défense de la biodiversité. Cette île classée en réserve naturelle et bordée par un lagon et un récif corallien, est la seule île sableuse de l’archipel.
Les Glorieuses accueillent dans leurs eaux plus de 2 900 espèces marines, dont une forte proportion inscrites comme en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme les holothuries (concombres de mer), les requins citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche, précise Cédric Marteau, le directeur de la Réserve naturelle. Mais la plus emblématique de ces espèces est la tortue verte dont 2 500 pontes sont enregistrées chaque année sur la Grande Glorieuse. L’archipel compte aussi des colonies d’oiseaux marins comme les sternes fuligineuses, les sternes huppées et les noddis bruns, notamment sur l’îlot du Lys, « où on a éradiqué tous les rats », explique encore Cédric Marteau.
Grande Glorieuse est habitée uniquement par un gendarme et des légionnaires du détachement de légion étrangère de Mayotte, qui assurent une présence permanente de la France dans l’île depuis 1973, a précisé la préfète. Les Eparses se répartissent entre 10° et 25° de latitude sud dans le canal du Mozambique (archipel des Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India) et au nord de La Réunion (Tromelin). Leurs eaux sous juridiction française, présumées riches en hydrocarbures, représentent un total de 640 400 km2 (soit environ 6 % du territoire maritime français).
Elles ont été rattachées administrativement à Madagascar lorsque la Grande île est devenue colonie française en 1896. A la veille de l’indépendance (26 juin 1960), elles ont été rattachées par décret au ministère des Dom-Tom à Paris, au grand dam des Malgaches, qui réclament la restitution de ces îles. En mai, les présidents malgache Andry Rajoelina et français Emmanuel Macron ont indiqué qu’ils allaient reprendre les discussions sur ces îles, par la mise en place d’une commission mixte, afin d’aboutir à une solution consensuelle d’ici juin 2020, date du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar.
L’Elysée assure que le déplacement présidentiel, loin d’être une provocation, a été fait en concertation avec les autorités malgaches.
Avec AFP.