Emmanuel Macron dans l’Océan Indien : À Mayotte, le président s’engage sur la piste de l’aéroport de Pamandzi

Emmanuel Macron dans l’Océan Indien : À Mayotte, le président s’engage sur la piste de l’aéroport de Pamandzi

Devant des Mahorais rassemblés à Mamoudzou, le président de la République Emmanuel Macron s’est exprimé sur la piste de l’aéroport de Pamandzi-Dzaoudzi, jugée trop courte. Il a également évoqué la desserte aérienne et ouvert la porte à plus de concurrence. 

« Quand je suis parti de Paris, on m’a dit : il n’y en a pas besoin, c’est très cher et ça fait 20 ans qu’on le promet et qu’on ne le fait pas » a déclaré Emmanuel Macron sur l’épineux dossier du rallongement de la piste de l’aéroport de Mayotte. Évoquant d’abord des solutions « à très court termes », le chef de l’État a d’abord annoncé son intention d’ « encadrer les prix » et « obliger à plus de concurrence pour éviter qu’il n’y ait qu’une compagnie qui monte les prix par le haut ». Une annonce qui lui a valu des acclamations puisque le monopole de la compagnie réunionnaise Air Austral est vivement contesté sur l’île. « Ça on peut le faire très vite, il n’y a pas besoin d’attendre des travaux », a-t-il poursuivi.

« Quand je suis arrivé à Mayotte, j’ai compris que la piste était courte parce qu’on freine beaucoup. Donc oui, on le fera », a assuré Emmanuel Macron. Si le président de la République a déclaré que le projet se fera sans études d’impact, puisqu’« elles ont été faites plusieurs fois », il évoque toutefois une « étude pour savoir exactement comment on fait pour pouvoir ensuite lancer les travaux de manière opérationnelle », avec comme délai, « l’année et demie qui vient ». Estimant l’investissement à « environ 200 millions d’euros », Emmanuel Macron a rappelé que ce rallongement serait financé dans le cadre du Contrat de convergence et de transformation de Mayotte.

En visite sur l’île en 2020, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy promettait déjà une piste longue. « Dans les semaines qui viennent, les études seront lancées, afin de préparer la déclaration d’utilité publique de la piste longue et le lancement des travaux fin 2011, début 2012. Ceux-ci dureront trois ans, pour une ouverture du nouvel aéroport avec sa piste longue en 2015″, avait-il déclaré. Cet après-midi, le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui accompagne le président de la République, est également attendu à ce sujet lors d’une déclaration à la presse.

Concernant le port de Mayotte, Emmanuel Macron souhaite y voir une « activité commerciale et économique beaucoup plus importante ». « Je veux aussi qu’on investisse sur le port pour créer de l’emploi, créer des filières », a-t-il ajouté en soulignant le potentiel géographique de l’île au milieu du Canal du Mozambique. « L’avenir économique de Mayotte se construira par la filière de la pêche » et les activités portuaires, a insisté le chef de l’État. Dans ce premier discours prononcé à Mamoudzou, le président de la République est également revenu sur la sécurité, avec l’opération Shikandra, l’habitat, l’école, l’accès à l’eau ou encore les routes. Des sujets qui sont abordés dans le contrat de convergence et de transformation de l’île.

Devant une foule essentiellement composée de sympathisants, Emmanuel Macron a prononcé quelques mots en Shimaoré : « Maore na Farantsa Paka Tcho », que l’on pourrait traduire par « Mayotte est à la France pour toujours », ou « Mayotte française à vie ». « Mayotte c’est la France parce que vous l’avez voulu » a encore déclaré Emmanuel Macron. Une introduction qui fait écho à l’archipel voisin des Comores, qui revendique sa souveraineté sur Mayotte depuis le référendum de 1974. Revendications qui sont par ailleurs soutenues par l’ONU.