Emmanuel Macron dans l’Océan Indien : A Grande Glorieuse, Emmanuel Macron annonce la création d’une réserve naturelle

Emmanuel Macron dans l’Océan Indien : A Grande Glorieuse, Emmanuel Macron annonce la création d’une réserve naturelle

© AFP

Le chef de l’État a défendu la richesse de l’île, qui abrite 2 500 espèces, dont 20 % menacées d’extinction. Il pourrait y renforcer la présence scientifique.

Emmanuel Macron s’est affiché dans un véritable décor de carte postale, sur l’île de Grande Glorieuse, dans l’océan Indien. Sur ce site, habituellement fréquenté par des tortues, une poignée de légionnaires et de scientifiques, Emmanuel Macron est venu parler de l’importance de défendre la biodiversité.

Premier président de la République à se rendre sur place, il a passé près de deux heures sur cette plage de sable blanc, aux eaux d’un bleu translucide, qui fait partie de l’archipel des îles Éparses situé dans le canal du Mozambique entre Madagascar et le continent africain.

Le site présumé riche en hydrocarbures est administré par la France, mais revendiqué par Madagascar. « On va dire que je suis déconnecté parce que je suis à la plage, alors qu’il y a des grèves en métropole, mais, non, ici, c’est la France, ce n’est pas une idée creuse », a plaidé le chef de l’État : « On n’est pas là pour s’amuser, mais pour bâtir l’avenir de la planète. Ce que nous préservons ici aura des conséquences sur les littoraux, y compris de l’Hexagone. »

Au menu de la visite : une rencontre avec des scientifiques pour évoquer la création d’une réserve nationale naturelle sur l’archipel des Glorieuses, haut-lieu de la diversité marine. L’archipel, dont les terres émergées représentent environ 7 kilomètres carrés, est composé de la Grande Glorieuse (3 kilomètres de diamètre), de l’îlot du Lys (600 mètres de diamètre), de l’île aux Crabes et des Roches vertes, un ensemble que le chef de l’État a survolé à bord du petit avion de transport de troupes qui l’a amené sur place depuis Mayotte.

Plusieurs scientifiques l’attendaient également sous un soleil splendide, dont Bruno David, président du Muséum d’histoire naturelle, Isabelle Autissier, présidente du WWF, ou encore Françoise Gaille, ancienne chercheuse au CNRS et vice-présidente de la Plateforme Océan Climat, tous arrivés la veille.

Ces derniers insistent sur le caractère exceptionnel de la biodiversité sur l’île. « Grande Glorieuse compte 2 500 espèces, dont 20 % sont menacées d’extinction », explique Cédric Marteau, directeur de l’environnement des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Parmi celle-ci figurent les holothuries (concombres de mer), les requins citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche.

Mais la plus emblématique de ces espèces est la tortue verte, dont 2 500 pontes sont enregistrées chaque année sur la Grande Glorieuse. « On en a vu hier soir, c’était magique », raconte Isabelle Autissier au président.

« Valoriser ces territoires »

Les scientifiques souhaitent une présence scientifique beaucoup plus permanente et renforcée sur place, car « pour la biodiversité, il faut avoir des données à long terme ». Emmanuel Macron semble acquis à cette idée : « Cela ne coûte pas, c’est un investissement. Je le vois comme une manière de valoriser ces territoires, ça m’intéresse », dit-il, en jugeant que la France « n’a jamais réussi à valoriser correctement le fait qu’on est la deuxième puissance maritime au monde ».

La discussion se poursuit sur la plage au cours d’une déambulation d’une vingtaine de minutes. Un scientifique glisse dans les mains du chef de l’État un énorme corail fossilisé trouvé sur la plage, où aucun prélèvement n’est autorisé. « Cette prise de conscience, je ne l’avais pas nécessairement au moment où je me suis présenté [à la présidentielle, NDLR] », reconnaît-il. « Ces questions [de biodiversité] se sont métabolisées ces dix-huit derniers mois, et cette île l’incarne parfaitement », ajoute-t-il.

 

Avec AFP