Le scrutin des élections présidentielles et législatives pourrait ne pas avoir lieu le 24 avril prochain SELON le président du conseil électoral provisoire Léopold Berlanger.
Le vide présidentiel en Haïti pourrait perdurer quelques semaines. Le scrutin des élections présidentielles et législatives, fixé au 24 avril par l’accord de sortie il y a deux mois, est susceptible de ne pas être tenu. Le président du conseil électoral provisoire Léopold Berlanger a indiqué ne pas être en mesure d’organiser ce scrutin. »On ne peut pas parler de calendrier électoral dans la phase où nous sommes », a déclaré Léopold Berlanger au siège du conseil électorale provisoire. Durant cette conférence de presse, Léopold Berlanger a également souligné l’indépendance de cette instance électorale face à l’accord signé entre l’ancien président Michel Martelly et les présidents des assemblées parlementaires. « Comme conseil électoral, nous ne sommes pas partie prenante de cet accord », a expliqué Léopold Berlanger. « Nous sommes une institution indépendante qui a un cadre donné par la constitution et la loi électorale: il est clairement dit que le conseil a l’autorité pour dire dans quel délai les élections peuvent avoir lieu », a-t-il ajouté.
Malgré la mise d’un gouvernement provisoire, le statu-quo demeure toujours. Le nouvel exécutif de transition fait face à la pression des partis politiques et d’organisations de société civile qui réclament la création d’une commission de vérification électorale. Au premier tour du scrutin présidentiel, le 25 octobre, le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, avait recueilli 32,76% des voix, contre 25,29% pour Jude Célestin, qui a qualifié ces scores de « farce ridicule ». Le scrutin municipal organisé ce même jour est également contesté dans 81 communes du pays sur 140. Des contestations qui paralysent le processus électoral et maintient Haïti dans une longue crise politique. Une situation qu’a fortement dénoncé Léopold Berlanger. « C’est une situation grave car cela montre que le processus est malade. Comment pouvez-vous avoir une élection pour laquelle deux tiers des postes sont contestés? » s’interroge le président du CEP. Pour sa première conférence depuis l’installation jeudi dernier du conseil, Léopold Berlanger a par ailleurs sévèrement critiqué la division au sein de la classe politique qui paralyse le retour d’Haïti à l’ordre constitutionnel.