« La puissance publique ne réglera pas le chômage de masse en créant des emplois ». Cette phrase tonitruante est martelée par Max Dubois lors de ses interventions publiques dans les 5 collectivités d’Outre-mer, qu’il vient de visiter. Effet de style? Excès de langage? Que cache cette apparente provocation?
Pendant des années, nous avons vécu dans une zone de confort, sur le mythe de l’emploi public sécurisant nos vies. Max Dubois renverse maintenant la charge de la preuve en affirmant que la création d’emplois n’est que la conséquence de la création d’activité.
Toujours selon Max Dubois, cette création d’activité est l’affaire de tous, et ne doit pas être réservée aux spécialistes de l’économie, au premier rang desquels les chefs d’entreprises. Il estime que chaque citoyen doit s’emparer de la chose économique dans la mesure où chacun de nous est touché directement ou indirectement par le fléau du chômage et ses conséquences : insécurité, mal-logement, illettrisme, violences intra-familliales…
En créant R&D.OM, Max Dubois ne cache pas sa volonté de mettre à la disposition de chacun, les outils de compréhension, d’action et de soutien de l’économie endogène et circulaire.
On ne peut pas se tromper, il s’agit bien de la naissance d’un think-tank ou plutôt d’un action-tank, non réservé à une élite. En témoignent les réunions multiples organisées en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique, à Mayotte et à La Réunion, avec non seulement des chefs d’entreprise mais aussi de simples citoyens. Une sorte de réconciliation voire de soutien « à l’allemande » de chacun avec les entreprises.
Les deux premiers combats de Max Dubois au cours des multiples rencontres sont de raccourcir et simplifier le parcours de l’apprentissage en concentrant tous les efforts pour l’employabilité de l’apprenti et de l’extension de l’activité de son maître de stage. La deuxième touche concerne les freins au développement constitués par la réglementation.
R&D.OM, l’action-tank de Max Dubois vient dans la foulée de lancer une enquête dans les 11 territoires afin de récupérer et d’analyser plus de 100 dossiers retoqués par la DEAL (Direction Environnement Aménagement logement) au cours de ces 5 dernières années.
L’objectif étant de mettre en perspective le bien-fondé des raisons administratives qui ont stoppé certains projets et de jauger les conséquences de ces arrêts sur le plan de l’économie, de la perte d’activité, de la perte d’emploi, qui en a résulté.
Max Dubois assure qu’il s’agit là de juger, mieux, de créer un retour d’expérience fondamentale pour faire évoluer la réglementation et le rôle de la DEAL, qui devrait être un vrai partenaire de nos territoires.
Emmanuel Macron avait, on se souvient, provoqué un tollé dans les communes quand il avait unilatéralement supprimé les contrats aidés.
L’éruption soudaine de R&D.OM dans le paysage des Outre-mer n’est-elle pas tout compte fait le signe de jupiter zébrant le ciel des Outre-mer ?
Luc Laventure