Edgard Pisani est mort lundi 20 juin à l’âge de 97 ans. Il est resté dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie comme l’initiateur d’un projet de statut d’ « Indépendance-Association».

 Ce mardi dans un communiqué, l’Elysée a salué « un esprit visionnaire, un réformateur ardent et un républicain détaché des querelles partisanes ». Né à Tunis, en 1918, il devient à 26 ans le plus jeune sous-préfet de France. Élu sénateur, le Général de Gaulle, président de la République, lui confie le poste de ministre de l’Agriculture jusqu’en 1966 où il marque de son empreinte la définition de la politique agricole commune de la CEE (Communauté économique européenne). Il laissera ensuite sa marque dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. D’abord Haut-commissaire de la République en 1984 et 1985 en pleine période d’affrontements violents entre partisans et opposants de l’indépendance (appelée période « des événements »), puis ministre chargé de la Nouvelle-Calédonie de mai à novembre 1985 – un poste unique dans l’histoire de la République –  il est celui qui proposera  notamment un projet d’ « indépendance-association » pour le territoire. Un statut qui sera rapidement rejeté par le camp alors qualifié de « loyaliste », qui y voyait la première marche vers l’indépendance. Ensuite, il a contribué à l’élaboration, avec le premier ministre Laurent Fabius, du statut « Fabius-Pisani », qui organisait notamment la Nouvelle-Calédonie en quatre Régions et prévoyait la tenue rapide d’un référendum d’autodétermination. Ni ce découpage, ni ce calendrier ne furent pérennes. En 1988 et 1998, les Accords qui mirent fin aux « Evénements » instituèrent trois Provinces (Nord, Sud et Iles) et la perspective d’une consultation en 2018 sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.