La crise économique liée à l’épidémie de Covid-19 s’annonce « dévastatrice pour l’ensemble des territoires ultramarins », note un rapport de la délégation aux Outre-mer du Sénat, qui préconise une soixantaine de mesures d’aide.
« Les pertes instantanées d’activité pendant le confinement sont estimées à 30% pour l’ensemble des Outre-mer, ce qui est sans précédent », et les économies ultramarines se trouvent « confrontées à une menace d’effondrement si des mesures appropriées et d’envergure ne sont pas rapidement adoptées », insistent les auteurs du rapport dont l’AFP a pris connaissance vendredi.
Même si les mesures nationales d’urgence économique s’appliquent en principe aux Outre-mer, Stéphane Artano (RDSE, Saint-Pierre et Miquelon), Viviane Artigalas (Socialiste et républicain, Hautes-Pyrénées) et Nassimah Dindar (Union centriste, La Réunion) soulignent que « la forte proportion de très petites entreprises et entreprises unipersonnelles en outre-mer, la frilosité traditionnelle du système bancaire, le pourcentage d’entreprises déjà en grande difficulté et des différences statutaires tendent à exclure en pratique des pans entiers d’activités du bénéfice des mesures de solidarité nationale ».
Autonomie sanitaire…
Les auteurs préconisent par exemple de « renforcer l’autonomie sanitaire » de chaque territoire, d’adopter des protocoles sanitaires différenciés selon les situations locales, et de permettre pour les Outre-mer qui le souhaitent, de « tester les populations à leur arrivée à l’aéroport ». Ils recommandent aussi de « pérenniser la prise en charge du chômage partiel à 100% par l’État notamment pour les entreprises ultramarines menacées de faillite », et de « prolonger le dispositif du Fonds de solidarité dans les outre-mer jusqu’à la sortie de crise et annuler les dettes sociales sur l’année 2020 des entreprises des secteurs les plus fragiles ».
… et alimentaire
Les auteurs demandent aussi des mesures d’aides pour certains « secteurs leviers » des économies ultramarines, comme le transport aérien, indispensable pour désenclaver les territoires, pour lequel ils demandent « un fond de soutien d’urgence pour les compagnies aériennes d’Outre-mer », ou le tourisme, mais aussi pour le secteur de l’agriculture et de la pêche, et du BTP. Ils recommandent des pistes de « résilience » pour l’avenir : réduire la dépendance à l’hexagone, et viser l’autonomie alimentaire, développer le numérique en faisant des Outre-mer des zones franches numériques, investir dans l’économie bleue et la biodiversité.
Jeu. 9 juil., la délégation #OutreMerSénat a examiné le rapport d’information sur l’urgence économique dans les outre-mer à la suite de la crise de #Covid19, présenté par @StephaneArtano, Viviane ARTIGALAS et @NassimahDindar, rapporteurs.
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— Sénat (@Senat) July 9, 2020
Avec AFP.