Eau en Guyane: Trois ans après le plan Eau Dom Guyane, les premiers contrats de progrès signés

Eau en Guyane: Trois ans après le plan Eau Dom Guyane, les premiers contrats de progrès signés

© Parc amazonien de Guyane

A l’occasion de la 3ème conférence régionale des acteurs de l’eau qui s’est tenue le 3 décembre à la préfecture de Guyane, huit collectivités ont signé les premiers contrats de progrès visant à renforcer «les capacités techniques, financières et organisationnelles des services publics d’eau potable et d’assainissement.»

Avec un volume de 800 000 m3/hab/an, la Guyane est classée au troisième rang mondial en termes d’eau douce disponible derrière le Groenland et l’Alaska. Pourtant, on estime entre 15 à 20 % de la population sur le territoire, qui ne dispose pas encore de l’accès à l’eau potable, en particulier pour les populations vivant dans les communes de l’intérieur ou dans des zones d’habitats spontanés.

8 collectivités locales signataires

Un retard que le Plan Eau Dom en Guyane, signé en 2016, souhaite corriger. Ainsi, après la tenue de trois conférences régionales des acteurs de l’eau dont le dernier a eu lieu ce mardi 3 décembre 2019, la CACL, Saint Laurent du Maroni, la CCDS pour l’assainissement non-collectif, Kourou, Sinnamary, Iracoubo, Saint Elie et Awala Yalimapo ont signé avec l’Etat les huits premiers contrats de progrès dans le domaine de l’eau.

Ces contrats, d’une durée de quatre ans, sont un instrument de mobilisation et de coordination des fonds mis à la disposition de la collectivité, un outil de dialogue concerté entre les bailleurs ( (AFB, AFD, la Banque des territoires, l’Office de l’Eau de Guyane) et la collectivité, et une démarche d’amélioration des performances techniques et financières des services.
Pour le Préfet de Guyane, Marc Del Grande, « les contrats de progrès permettront de mettre en œuvre des actions indispensables aux renforcements des capacités techniques, financières et organisationnelles des services publics d’eau potable et d’assainissement. Ils devraient créer des conditions plus favorables au transfert de compétences eau potable et assainissement des 3 EPCI concernés (CCEG, CCDS, CCOG) au plus tard en 2026».

 

Parmi les ambitions de ces contrats signées, ils comportent notamment des objectifs d’amélioration des performances techniques et financières, des indicateurs d’évaluation, et les opérations prioritaires d’investissement structurées en tranches annuelles des services d’eau potable et d’assainissement. En effet, le document stratégique adopté le 29 juin 2017 lors de la première conférence régionale faisait état «d’insuffisances des collectivités en matière de connaissance de la distribution des populations et des équipements de distribution d’eau potable, d’outil de planification (schémas directeurs d’alimentation en eau potable) et de capacités techniques et financières pour la maîtrise d’ouvrage des projets et la gestion des services publics d’eau potable.».

Près de 57 millions d’euros de travaux à réaliser

Ce document avait également chiffré le montant total des travaux à réaliser inscrits dans le cadre de schémas directeurs d’approvisionnement en eau potable, pour la période 2016-2020 s’élève à près de 57 millions d’euros. L’objectif de la maquette financière à l’horizon 2023 est de 15,3 millions d’€ d’aide publique, en ce qui concerne l’eau potable. « Pour l’assainissement, l’objectif de la maquette financière à l’horizon 2023 s’élève à 19,9 M€ d’aide publique», soulignait le document.