Donald Trump à la Maison Blanche: « Il y a eu des alertes, des éléments qu’on n’a pas voulu entendre » pour Jean-Claude Beaujour, vice-président de la fondation France Amériques

Donald Trump à la Maison Blanche: « Il y a eu des alertes, des éléments qu’on n’a pas voulu entendre » pour Jean-Claude Beaujour, vice-président de la fondation France Amériques

© CMAM972

La victoire écrasante de Donald Trump en a surpris plus d’un aux Etats-Unis et à l’international. Cependant, pour certains comme Jean-Claude Beaujour, Vice-président et trésorier de la Fondation France-Amériques, cela était envisageable.

« Les  premiers mots qui revenaient régulièrement était impensable, incroyable, Donald Trump a battu Mme Clinton », souligne Jean-Claude Beaujour avocat d’affaires vivant régulièrement aux Etats-Unis qui a suivi la soirée électorale à New York. Même s’il souhaitait une victoire de la candidate démocrate, Jean-Claude Beaujour précise que le scénario de Donald Trump à la tête de la Maison Blanche était toutefois prévisible à travers trois raisons qu’il détaille à Outremers 360. « Même si l’économie américaine va mieux au vu de l’augmentation du nombre de la création d’emplois, seule une petite catégorie de la classe moyenne supérieure profite de cette embellie. Dans le même temps il existe une tranche importante de la population qui ne s’en sort pas, de plus en plus de travailleurs pauvres, des personnes qui ont peur d’être déclassés, qui ont peur de la mondialisation et de la présence étrangère. Cette partie de l’Amérique n’a pas été prise en compte dans l’euphorie générale ». L’autre facteur, pour Jean-Claude Beaujour, est que le candidat Donald Trump avec son slogan « Make America Great Again », a conquis une Amérique qui ne se reconnaissait plus dans l’évolution et la mutation de la société américaine. « Il ne faut pas oublier qu’en 2050, les Blancs seront minoritaires aux Etats-Unis. Par voie de conséquence, Trump est celui qui leur a lancé un message précis, à la différence de Mme Clinton qui était sur un débat purement technique basé sur ses expériences internationales. Mais les Américains ne l’ont pas entendu », poursuit Jean-Claude Beaujour.

A cela s’ajoute, le manque de personnalité charismatique de l’ancienne première dame. « Il n’y a pas eu de désir de Mme Clinton, ni de ferveur à l’égard d’Hillary Clinton. Elle n’a pas la personnalité du président sortant Barack Obama, et ce manque de chaleur naturelle a été un handicap pour elle. Même si Donald Trump est un milliardaire new-yorkais, il apparaissait malgré ses frasques comme plus proche des gens qu’Hillary Clinton, qui est représentative de l’élite de Washington. C’est cela qui a séduit une majorité d’américains. Il y a eu des alertes, des éléments qu’on ne voulait pas entendre ou qu’on refusait. Elles se sont imposées à nous et dans le scrutin de hier soir ».

Pas de bouleversements majeurs pour les pays de la Caraïbe

Sur le plan économique, Jean Claude Beaujour estime que si des moments des tensions sont envisageables dans les relations franco-américaines, il n’y a aura pas de véritables révolutions. « Globalement, je ne pense pas que la structure juridique de nos relations économiques va être modifiée. En revanche, on peut craindre que face au langage musclé de Donald Trump, que les Français et les Européens aient une coopération un peu plus musclée avec nos amis Américains. Il  va falloir qu’on fasse entendre nos positions de manière plus ferme. Ce nouvel échange avec les Etats-Unis permettra sans doute que les Européens parlent d’une voix beaucoup plus unie », concède Jean-Claude Beauvoir. Mais depuis l’annonce des résultats, on assiste à un changement du discours de Donald Trump. « Lorsqu’on écoute le discours de Donald Trump hier, il a mis ses habits de président en disant « je veux engager le dialogue et discuter ».  Il comprend très bien qu’il ne peut mener le pays à feu et à sang. Après une nuit de repos, le candidat Donald Trump devra faire face à ses responsabilités. La réalité du pouvoir est autre chose que les discours de campagne ». Jean-Claude Beaujour est convaincu également qu’il n’y aura de construction de mur entre le Mexique et les Etats-Unis.

S’il est encore tôt pour se prononcer sur la politique étrangère du président élu, Maître Beaujour est persuadé qu’il n’y aura pas non plus de bouleversements majeurs dans les relations avec les Etats de la Caraïbe. « Je n’ai pas le sentiment que la question de Cuba est à mettre à côté, ni le sentiment que sa principale préoccupation est de mener la vie dure aux pays de la Caraïbe. À mon avis, il va se concentrer sur les chantiers internationaux les plus brûlants comme au Moyen-Orient ». Mais pour Jean-Claude Beaujour, pour répondre à toutes ces incertitudes, il faudra faire preuve de patience jusqu’à l’investiture de Donald Trump. « C’est aux alentours du 20 janvier qu’on aura des indications, on n’en saura un plus sur le fond de la politique de Mr Trump car jusqu’à maintenant on ne sait pas grand chose ».