Des manifestants poussent la préfecture de Mayotte à fermer « temporairement » le service immigration

Des manifestants poussent la préfecture de Mayotte à fermer « temporairement » le service immigration

File d’attente de migrants comoriens devant la Préfecture de Mayotte (image d’illustration) ©Lény Stora

Des citoyens protestant contre la gratuité du visa entre Mayotte et les Comores annoncée mi-septembre par le ministère des Affaires étrangères ont poussé la préfecture de Mayotte à fermer le service Immigration mardi et mercredi pour raisons de sécurité.

Depuis mardi, à la suite de la manifestation qui a rassemblé 3 000 personnes (selon la police) lundi dans les rues de Mamoudzou (chef-lieu), des membres du Comité de défense des intérêts de Mayotte – groupe ayant participé aux mouvements de « décasages » illégaux l’année dernière pour expulser ceux qu’ils considéraient comme des clandestins – et de simples citoyens ne se réclamant d’aucune association, arrivent tôt chaque matin sur les lieux du service Immigration de la préfecture et chassent les demandeurs de titres de séjour.

« Nous étions une petite cinquantaine ce matin et nous leur avons demandé gentiment de partir, ils ont compris et n’ont pas insisté », témoigne une personne présente sur les lieux mercredi. La préfecture de Mayotte a reconnu avoir fermé « temporairement » le service Immigration mardi et mercredi en raison de « risques pour l’usager et le personnel » et a déclaré avoir décalé les rendez-vous afin de pouvoir recevoir les demandeurs de titres de séjour « dans de bonnes conditions ».

Plusieurs milliers de mahorais ont manifesté lundi contre la gratuité des visas Mayotte-Comores. Une nouvelle manifestation est prévue aujourd'hui ©Ornella Lamberti / AFP

Plusieurs milliers de mahorais ont manifesté lundi contre la gratuité des visas Mayotte-Comores. Une nouvelle manifestation est prévue aujourd’hui ©Ornella Lamberti / AFP

Le mouvement devrait reprendre jeudi alors que se tiendra une rencontre au ministère des Outre-mer à Paris entre les parlementaires de Mayotte, le président du Conseil départemental et les représentants du ministère des Affaires étrangères afin de « lever les ambiguïtés » autour de la feuille de route signée le 12 septembre lors d’un Haut conseil paritaire France-Comores visant à assouplir les règles de circulation entre Mayotte et ses voisines comoriennes.

Avec AFP.