Vue aérienne de Tahiti (Papeete) et Moorea ©Philippe Bacchet
Le Haut-commissaire de la République et le président de la Polynésie française ont annoncé la levée totale du confinement à partir de ce jeudi 21 mai. La vie reprend ainsi un cours normal, à l’exception près de la vente d’alcool, toujours strictement réglementée.
Soixante cas de coronavirus ont été recensés en Polynésie depuis le début de l’épidémie, un chiffre qui stagne depuis deux semaines. En outre, quatre hospitalisations ont eu lieu, sans passer par la réanimation, et aucun décès n’est à déplorer. Enfin, depuis lundi, plus aucun patient ne présente de signe de la maladie. Un bilan positif qui pousse les autorités de la Collectivité d’Outre-mer à totalement lever le confinement, notamment sur les îles principales de Tahiti et Moorea, où un « allègement du confinement » était toujours en vigueur.
Municipales le 21 ou 28 juin
Ainsi, toutes les activités économiques peuvent reprendre, mais aussi les sports collectifs et les rassemblements culturels, cultuels et politiques. Jusqu’ici, les Églises étaient restreintes à un maximum de 100 personnes lors des offices religieuses. Les restaurants, discothèques et bars pourront ouvrir normalement, et avec leurs pistes de danse, et les concerts et spectacles sont désormais possibles. Côté vie démocratique, les Polynésiens devraient être appelés aux urnes pour le 2nd tour des municipales le 21 juin ou le 28 juin.
Pour ce qui est des écoles, la reprise a été partielle le 18 mai. Mais toutes reprendront les cours à partir du 25 mai, avec toutefois des aménagements qui subsisteront une semaine de plus, comme l’alternance entre groupes d’élèves. Un retour à la normale, avec cours obligatoires devrait être programmé pour la semaine du 1er juin, a précisé Radio 1 Tahiti. Et il en va de même pour les collèges et lycées. « Les collèges des îles éloignées, qui doivent souvent accueillir des élèves d’autres îles, reprendront leur cours le 4 juin », a ajouté le président de la Polynésie, Édouard Fritch.
Reprise de la desserte domestique
À partir de ce vendredi, la compagnie domestique Air Tahiti pourra reprendre ses rotations inter-îles, de façon progressive et avec des conditions sanitaires strictes. La compagnie n’acceptera pas les passagers non masqués à embarquer, et n’en fournira pas non plus. Outre la nécessité de rapatrier des habitants des îles bloqués à Tahiti, le gouvernement local veut « faire vivre nos entreprises touristiques en voyageant au fenua », en attendant la reprise des lignes internationales.
Celles-ci devraient d’ailleurs rouvrir début juillet avec la compagnie Air Tahiti Nui, appartenant à la Collectivité. « J’aurai l’occasion de revenir sur le sujet des liaisons internationales d’ici 15 jours avec des précisions et des détails », a expliqué Édouard Fritch. En attendant, les vols de continuité territoriale financés par l’État se poursuivent pour le transport de fret, mais aussi de résidents polynésiens bloqués dans l’Hexagone. « Vous le savez, ce retour est progressif car limité par les capacités des avions, mais nous tenons nos engagements », a assuré le représentant de l’État Dominique Sorain. « D’ici la fin du mois de juin, ce seront plus de 600 résidents polynésiens qui en auront bénéficié ».
« Changer les comportements »
Dernière restriction encore en vigueur : la vente d’alcool à emporter, toujours strictement encadrée. « Les conditions de vente d’alcool dans les magasins restent inchangées, c’est-à-dire des ventes autorisées du lundi au jeudi, de 8 heures à 18 heures », a confirmé Édouard Fritch. « C’est une bonne mesure » et les maires ont « fait pression » pour qu’elle soit maintenue, a-t-il ajouté. Totalement interdite le 23 mars afin de faire respecter le confinement, la vente d’alcool à emporter avait ensuite fait l’objet d’une série de restriction, la dernière datant du 13 mai.
En maintenant cette restriction, le président polynésien ne cache pas son intention de faire « changer les comportements », justifiant cette restriction comme une « aide aux Polynésiens », « à être plus raisonnable et à ne pas s’adonner à la boisson comme on en a l’habitude ». Selon Radio 1 Tahiti, le gouvernement n’envisagerait pas de « libérer » la vente avant les prochaines vacances, en juillet.