De nouveaux référendums en Nouvelle-Calédonie vont « aggraver les tensions », selon les parlementaires

De nouveaux référendums en Nouvelle-Calédonie vont « aggraver les tensions », selon les parlementaires

L’organisation de deux nouveaux référendums sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie, prévus par l’accord de Nouméa (1998) va « aggraver les tensions » sur le Caillou et « la situation économique », ont estimé lundi trois parlementaires calédoniens, à l’issue d’une entretien avec le Premier ministre.

Après un premier référendum en novembre dernier qui a donné une victoire plus courte que prévu aux pro-français (56,7%) face aux indépendantistes, deux autres référendums peuvent être organisés en 2020 et 2022 si un tiers des membres du Congrès le sollicite.

Deux formations politiques – une non-indépendantiste (l’Avenir en Confiance, droite), et une autre indépendantiste (le FLNKS) – ont déjà fait part de leur volonté qu’un deuxième référendum ait lieu le plus vite possible. Mais pour les députés Philippe Dunoyer et Philippe Gomès, et le sénateur Gérard Poadja, tous du parti non indépendantiste Calédonie ensemble (centre droit), «l’organisation de deux nouveaux référendums va aggraver les tensions dans la société calédonienne et détériorer l’attentisme dont souffre déjà l’économie calédonienne», a déclaré le député Dunoyer à la presse, à l’issue de leur rencontre avec le Premier ministre.«Nous sommes venus lui réaffirmer notre attachement à ce qu’un dialogue approfondi et nourri entre formations politiques soit travaillé, dans la perspective de substituer à ces deux référendums binaires d’opposition, un référendum de projet  parce qu’il faut sortir par le haut de l’accord de Nouméa», a-t-il expliqué.

Philippe Dunoyer au micro de Samuel Ribot des Nouvelles Calédoniennes

L’organisation du 2e référendum sera le sujet abordé lors du prochain comité des signataires (de l’accord de Nouméa, ndlr), prévu en principe en septembre à Matignon.

Les trois parlementaires ont également fait part de leur inquiétude pour la Société Le Nickel (SNL), filiale d’Eramet, qui emploie 1.800 personnes sur le territoire. Exploitant historique du nickel de Nouvelle-Calédonie, la SLN perd environ 8,3 millions euros par mois après sept exercices consécutifs dans le rouge. L’hypothèse d’une procédure de sauvegarde auprès du tribunal du commerce est sur la table.

Les parlementaires ont appelé l’Etat et Eramet, les actionnaires, à « assumer leur responsabilité », en apportant « le financement nécessaire ». « La Nouvelle-Calédonie a fait sa part d’effort pour soutenir la SLN dans son redressement », tout comme « les salariés et les sous-traitants ». » Aujourd’hui, il n’est pas question que ce soit aux Calédoniens de payer le prix », a insisté M. Dunoyer.

Philippe Dunoyer au micro de Samuel Ribot des Nouvelles Calédonniennes

Avec AFP