Dans une lettre aux Calédoniens, Manuel Valls assure que l’Etat est « particulièrement mobilisé » sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie

Dans une lettre aux Calédoniens, Manuel Valls assure que l’Etat est « particulièrement mobilisé » sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie

Manuel Valls en visite en Nouvelle-Calédonie en avril 2016, avec le Président de la province Nord et leader indépendantiste du Palika, Paul Néaoutyine ©Outremers360

Publiée en exclusivité par Les Nouvelles Calédoniennes, l’ancien Premier ministre et Président de la mission parlementaire d’information sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls, a adressé une lettre aux Calédoniens dans laquelle il assure son intention de présider cette mission « avec beaucoup d’humilité et de modestie ».

« La Nouvelle-Calédonie ne doit pas être un enjeu de politique nationale à des fins partisanes ni un prétexte pour des règlements de compte personnels. Je regrette sincèrement que certains aient choisi d’aborder le dossier calédonien par le dénigrement, la polémique et l’outrance », écrit l’ancien Premier ministre dans sa lettre aux Calédoniens, rejoignant ainsi la position de l’ensemble des élus calédoniens sur les échanges virulents qui ont eu lieu entre Jean-Luc Mélenchon et Manuel Valls. Pour rappel, le leader de la France insoumise avait annoncé sa démission de la mission parlementaire début octobre, non sans fracas, sur fond de tensions entre lui et l’ancien Premier ministre, actuellement député de l’Essonne.

Revenant sur sa nomination à la tête de cette mission parlementaire d’information, Manuel Valls explique : « Cette mission prolonge le remarquable travail effectué sous la précédente législature par les députés René Dosière et Dominique Bussereau à l’initiative du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et du président de la commission des lois Jean-Jacques Urvoas ». Lors d’une interview exclusive accordée à Outremers360 et Calédonia, l’ancien Premier ministre assurait déjà que cette mission serait « dans la suite de la mission Bussereau – Dosière ». « Il ne s’agit pas de tout réinventer mais de favoriser le dialogue » disait-il.

©Matignon

Comité des Signataires de novembre 2016 ©Matignon

« En tant que Premier ministre, j’ai présidé quatre Comités des signataires de l’Accord de Nouméa », rappelle Manuel Valls. « Avec les partenaires calédoniens, nous avons su apporter des réponses concrètes à des questions importantes comme celles des listes électorales provinciales ou du nickel. J’ai également des souvenirs très forts de mon déplacement officiel sur le « Caillou » d’avril 2016 », écrit-il aux Calédoniens, justifiant ainsi sa légitimité sur l’hautement sensible dossier de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

« Je mesure le chemin tracé depuis la mission du dialogue conduite par Christian Blanc, l’implication décisive de Michel Rocard aboutissant à la poignée de main historique entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou. Des accords de Matignon-Oudinot de 1988 à celui de Nouméa signés par Lionel Jospin en 1998, c’est par le respect réciproque, l’écoute attentive et le dialogue serein que des solutions politiques ont pu être trouvées », poursuit l’ancien Premier ministre qui fut notamment collaborateur auprès des Premiers ministres Michel Rocard et Lionel Jospin.

L’Etat « est particulièrement mobilisé au plus haut niveau »

Plus loin, Manuel Valls démontre sa confiance en l’actuel gouvernement. « Les attentes sont fortes envers l’Etat et je sais qu’il est particulièrement mobilisé au plus haut niveau. Le Président de la République Emmanuel Macron suit attentivement et personnellement la situation », assure-t-il. Envers l’actuel Premier ministre, Edouard Philippe, qui présidera son premier Comité des signataires les 2 et 3 novembre prochain, Manuel Valls estime « qu’il apportera à son tour sa pierre à la construction du fameux « destin commun » ». « La ministre des Outre-mer Annick Girardin, dont chacun connaît l’énergie, est fortement engagée avec toute son équipe pour réussir cette réunion », écrit-il également.

« L’Histoire nous jugera tous sur ce que nous aurons accompli collectivement », prévient l’ancien Premier ministre, rappelant que « novembre 2018, c’est déjà demain ». « Il faudra être inventif, courageux et parler vrai. Chacun doit prendre ses responsabilités. J’assumerai les miennes – Pour éviter toute impasse – Pour la France – Pour la Nouvelle-Calédonie » conclut-il en adressant « [son] salut fraternel et [son] amitié la plus sincère », à l’ensemble des Calédoniens.

« Chers amis,

Alors que la Nouvelle-Calédonie entre dans une période cruciale de son histoire, l’Assemblée nationale m’a confié la présidence de la mission parlementaire sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Christian Jacob, président du groupe les Républicains, en sera le rapporteur. Cette mission prolonge le remarquable travail effectué sous la précédente législature par les députés René Dosière et Dominique Bussereau à l’initiative du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et du président de la commission des lois Jean-Jacques Urvoas.

Je mesure pleinement la confiance qui m’est faite. En tant que Premier ministre, j’ai présidé quatre Comités des signataires de l’accord de Nouméa. Avec les partenaires calédoniens, nous avons su apporter des réponses concrètes à des questions importantes comme celles des listes électorales provinciales ou du nickel. J’ai également des souvenirs très forts de mon déplacement officiel sur le « Caillou » d’avril 2016.

Je mesure le chemin tracé depuis la mission du dialogue conduite par Christian Blanc, l’implication décisive de Michel Rocard aboutissant à la poignée de main historique entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou. Des accords de Matignon-Oudinot de 1988 à celui de Nouméa signés par Lionel Jospin en 1998, c’est par le respect réciproque, l’écoute attentive et le dialogue serein que des solutions politiques ont pu être trouvées.

La Nouvelle-Calédonie ne doit pas être un enjeu de politique nationale à des fins partisanes ni un prétexte pour des règlements de compte personnels. Je regrette sincèrement que certains aient choisi d’aborder le dossier calédonien par le dénigrement, la polémique et l’outrance.

C’est avec beaucoup d’humilité et de modestie que je souhaite présider cette mission d’information composée de députés de toutes tendances.

Les attentes sont fortes envers l’Etat et je sais qu’il est particulièrement mobilisé au plus haut niveau. Le président de la République Emmanuel Macron suit attentivement et personnellement la situation. Le Premier ministre Edouard Philippe présidera dans quelques semaines le prochain Comité des signataires de l’accord de Nouméa, avant de se rendre sur le territoire. Nul doute qu’il apportera à son tour sa pierre à la construction du fameux « destin commun ». La ministre des Outre-mer Annick Girardin, dont chacun connaît l’énergie, est fortement engagée avec toute son équipe pour réussir cette réunion.

Novembre 2018 c’est déjà demain. L’Histoire nous jugera tous sur ce que nous aurons accompli collectivement.

Il faudra être inventif, courageux et parler vrai. Chacun doit prendre ses responsabilités. J’assumerai les miennes – Pour éviter toute impasse – Pour la France – Pour la Nouvelle-Calédonie.

Chers amis Calédoniens, je vous adresse au-delà des océans mon salut fraternel et mon amitié la plus sincère. »

Manuel Valls