Dans un courrier au Premier ministre, le Président de la Collectivité de Guyane demande un « arbitrage » sur la filière bois

Dans un courrier au Premier ministre, le Président de la Collectivité de Guyane demande un « arbitrage » sur la filière bois

©Lionel Bonaventure / AFP

Dans un courrier adressé au Premier ministre Edouard Philippe, ce vendredi 16 mars, le Président de la Collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, demande son « arbitrage », « concernant la mise en œuvre d’une aide compensatoire en faveur de la filière bois en Guyane ».

Dans son courrier, Rodolphe Alexandre rappelle avoir déjà sollicité Annick Girardin, ministre des Outre-mer, et Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, « concernant la mise en œuvre de cette mesure très attendue localement et pour laquelle des engagements de l’Etat ont déjà été pris ». « Je sollicitais leur appui pour que seules les entreprises de Guyane membres de l’interprofession du bois puissent bénéficier de ces aides ». Soulignant la « situation critique des entreprises de ce secteur », Rodolphe Alexandre insiste sur les impacts d’une telle aide, dont un doublement de l’emploi d’ici 10 ans, « ce qui représente un potentiel de 1 000 emplois nouveaux ».

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Seulement, les ministres des Outre-mer et de l’Agriculture avaient indiqué que la condition d’être membre de l’interprofession du bois « serait susceptible de se révéler contraire au droit ». « Cette affirmation est en complète contradiction avec les assurances que vous avez bien voulu adresser aux interprofessions de l’ensemble des DOM dans un courrier daté du 5 février 2018 » et dont l’interprofession « Bois de Guyane » était également destinataire, souligne Rodolphe Alexandre. « Dans ces conditions », le Président de la Collectivité de Guyane « ne voi[t] pas bien ce qui, dans cette démarche, pourrait ‘se révéler contraire au droit’ ».

Rodolphe Alexandre demande à ce que « les projets de décrets et d’arrêtés ministériels en cours de validation (…) puissent être amendés en incluant cette contrainte d’éligibilité aux aides aux seules entreprises membres de l’interprofession », au risque que ces aides conduisent « les acteurs du secteur à s’engager dans une logique de guerre commerciale, détruisant une partie de la valeur ajoutée actuelle au lieu d’en créer ». En attendant une réponse du Premier ministre, Rodolphe Alexandre va rencontrer la ministre des Outre-mer jeudi 22 mars.

Courrier de Rodolphe Alexandre au Premier ministre