© Juvenal Balán

Marino Mutrillo, le ministre cubain de l’économie a changé de portefeuille. Il est désormais en charge d’animer une commission qui pilotera les réformes en vue d’une transition vers une économie de marché.

Le gouvernement cubain a annoncé ce remaniement le 13 juillet dernier, quelques jours après la mise en garde de Raul Castro et Marino Murillo aux Cubains: les temps qui viennent seront difficiles. En cause, un manque de liquidités ainsi que l’aide pétrolière revue à la baisse du Venezuela, qui traverse actuellement une crise profonde. « Cette décision est liée à la nécessité pour Murillo (…) de concentrer ses efforts sur les tâches liées à la modernisation du modèle économique et social cubain », explique une annonce publiée dans les médias officiels. Quelques mois après la visite du Président des Etats-Unis, l’ouverture économique de Cuba est encore à ses balbutiements. Pourtant, des signes majeurs comme l’autorisation aux Cubains d’exercer 201 métiers ou activités à leur propre compte, comme travailleur indépendant ou auto-entrepreneur avaient été donnés en 2010. Mais lors du dernier Congrès du Parti Communiste de Cuba en avril , Raul Castro a rejeté « les formules néolibérales de privatisation du patrimoine de l’Etat ». Une libéralisation oui, mais toujours avec le contrôle de l’Etat. « La rapidité des changements dépendra de notre capacité à bien faire les choses, ce qui n’a pas toujours été le cas. Pour cela, il nous faut assurer la préparation préalable, l’élaboration des documents normatifs, la formation et la maîtrise de leur contenu jusqu’à leur niveau d’application, le suivi et la conduite de la mise en œuvre, le contrôle systématique et la rectification opportune face à d’éventuelles déviations » a déclaré Raul Castro le 8 juillet lors de son discours devant la 7eme plénière de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire. Dans le dernier régime communiste, le privé emploie 1,4 million de Cubains, contre 3,46 millions de fonctionnaires, soit 5% du produit intérieur brut du pays, selon les derniers chiffres rapportés par l’ancien ministre de l’économie Marino Mutrillo.