Crise sociale en Guyane: Matthias Fekl et Ericka Bareigts saluent « l’esprit de responsabilité »

Crise sociale en Guyane: Matthias Fekl et Ericka Bareigts saluent « l’esprit de responsabilité »

©AFP

Dans un communiqué commun, les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, Matthias Fekl et Ericka Bareigts, ont salué « l’esprit de responsabilité de l’ensemble des Guyanaises et des Guyanais grâce auxquels la journée du 27 mars s’est déroulée dans le calme et le respect de chacun ». Une « journée morte » est organisée ce mardi avec des marches à Cayenne et Saint-Laurent du Maroni.

Selon les ministres, « la délégation interministérielle conduite par Jean-François Cordet a initié des échanges constructifs avec de nombreux interlocuteurs portant sur les principales préoccupations exprimées par les forces économiques et sociales de Guyane ». Matthias Fekl et Ericka Bareigts invitent « la société civile à participer au dialogue entamé et à l’amplifier afin de continuer à avancer dans le cadre serein qui prévaut actuellement ».

Mobilisation devant le Vice-rectorat ©AFP

Mobilisation devant le Vice-rectorat ©AFP

Les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer se sont également félicités des premières mesures prises sur place par la délégation interministérielle menée par l’ancien Préfet Jean-François Cordet: un programme d’investissement total de 60 millions d’euros pour l’Hôpital de Cayenne ou encore, plan pluriannel de retour à l’équilibre sur 5 ans pour la santé. « Sur les mesures immédiates en matière de sécurité, la présence d’un escadron de gendarmes mobiles sera sanctuarisée. Les travaux de préparation du terrain du commissariat de Cayenne commenceront dès cette année. Un échographe portable sera installé à l’aéroport de Cayenne dans les plus brefs délais. Des barrages volants par la gendarmerie seront mis en place et la surveillance des fleuves sera intensifiée de jour comme de nuit », précisent les ministres.

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Ce mardi, « journée morte » en Guyane, des marches sont prévues à Cayenne et Saint-Laurent du Maroni, à l’appel du collectif « Pou la Gwiyann dékolé » (pour que la Guyane décolle). Ce sera « la première démonstration de rue au-delà des barrages », a affirmé l’un des porteurs du mouvement. Ce même collectif a édité une plateforme de 37 revendications allant de l’éducation et la formation à la sécurité en passant par l’économie, la santé et la reconnaissance des peuples autochtones et l’énergie. « La production d’un cahier de revendications précises est une étape importante que nous tenons à saluer », ont affirmé les ministres.

Une "journée morte" est organisée aujourd'hui en Guyane ©AFP

Une « journée morte » est organisée aujourd’hui en Guyane ©AFP

Dans une interview au Parisien, l’ancienne ministre de la Justice et figure emblématique de la Guyane, Christiane Taubira, a défendu l’action du gouvernement sur son territoire natal et a appelé à renouer le dialogue: « Il faut des efforts de part et d’autre et des conditions de dialogue qui correspondent à un cadre démocratique et républicain ». Celle qui fut candidate à l’élection présidentielle de 2002 met également en garde face à un effet 2009, année pendant laquelle le mouvement qui a touché les Antilles était parti de Guyane.