Crise sociale en Guyane: Le Conseil des Ministres valide le plan d’urgence d’1,086 milliards d’euros

Crise sociale en Guyane: Le Conseil des Ministres valide le plan d’urgence d’1,086 milliards d’euros

©Ministère des Outre-mer

Le plan d’urgence d’1,086 milliard d’euros, présenté à Cayenne samedi 1er avril par les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, a été « présenté » et « validé » ce mercredi 5 avril en Conseil des ministres. Les ministres des Outre-mer, de l’Intérieur et de l’Education nationale ont également détaillé plusieurs mesures.

« Le Président de la République (…) a salué le courage qui a été celui de madame la ministre (des Outre-mer) à des moments où l’intimidation a pris le pas sur le dialogue » a introduit Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, rappelant que « la méthode devait être à la fois le dialogue et la responsabilité ». A son tour, la ministre des Outre-mer a confirmé que le plan d’aide d’1,086 milliard d’euros a été « présenté et validé » par le Conseil des Ministres. Ce plan prévoit, entre autres, « la création d’un poste de coordonnateur des forces de sécurité, l’arrivée en renfort de cinquante gendarmes et policiers dès 2017, puis de quatre-vingt-dix gendarmes supplémentaires à partir de 2018, la création d’un tribunal de grande instance et d’un centre pénitentiaire à Saint-Laurent du Maroni, ainsi que la création d’une cité judiciaire à Cayenne. Un centre d’hébergement pour femmes victimes de violences sera créé en Guyane en 2017″.

Dans le domaine de la santé, « 85 millions d’euros seront alloués immédiatement en faveur des centres hospitaliers de Cayenne et de l’ouest guyanais ». « Concernant l’éducation, l’Etat propose d’accompagner, dès cette année, la (…) Guyane dans la construction des collèges et des lycées à hauteur de 50 millions d’euros par an pendant cinq ans et de porter de 10 à 15 millions d’euros par an la dotation aux communes pour construire des écoles. Le nombre d’intervenants en langue maternelle dans les écoles sera doublé dès la rentrée 2017″, soit 80 intervenants a précisé la ministre de l’Education nationale. « En terme de construction d’établissement scolaires, nous avons décidé d’aller plus loin », a-t-elle ajouté, annonçant 10 collèges, 5 lycées et 500 classes d’écoles primaires « dans les prochaines années », avec un financement de l’Etat de 250 millions d’euros.

« En matière de soutien aux collectivités locales, le Gouvernement apportera une avance de trésorerie de 4,5 millions d’euros à la Collectivité territoriale de Guyane et transformera en subvention exceptionnelle d’équilibre le prêt de 53 millions d’euros dont elle bénéficie afin de l’aider à régler ses dettes à l’égard des entreprises guyanaises. Elle bénéficiera aussi d’une aide exceptionnelle de 50 millions d’euros liée à ses dépenses de RSA ». De nombreuses autres annonces ont été détaillées, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, du tourisme, des infrastructures, de la santé et bien évidemment, de la sécurité. Outre ce plan d’aide, le Conseil des Ministres a également validé les « 12 accords thématiques » conclus en Guyane.

En Guyane, la mobilisation poursuit son cour malgré les appels à levée les barrages. Une trentaine de personnes, faisant partie de la délégation reçue hier par le directeur de Centre spatial guyanais (CSG), sont toujours cantonnées dans la salle de réunion du CSG. Parmi eux: Rodolphe Alexandre, président de la CTG, le sénateur Antoine Karam, le député Gabriel Serville, les maire de Saint Laurent-du-Maroni et de Kourou, ou encore, le leader des 500 frères, Mickaël Mancée. De son côté, le directeur du CSG a assuré que Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, allait rencontrer le gouvernement aujourd’hui à Paris et serait prêt à apporter les réponses aux collectifs guyanais dès jeudi. En attendant, les collectifs refusent de lever le sit-in devant le Centre spatial guyanais et maintiennent leur demande d’un plan d’aide à 3 milliards d’euros (au lieu de 2,5 milliards).

Voir le plan d’urgence et accords pour la Guyane ici

CP-MOM