Des manifestants exigeant la démission du président Jovenel Moïse ont mis le feu à des pneus dans les rues de la capitale haïtienne le 28 octobre 2019 ©Valérie Baeriswyl / AFP
Les Nations unies ont fait part lundi de leur inquiétude concernant la situation humanitaire en Haïti, alors que le vaste mouvement de protestation à l’encontre du président Jovenel Moïse, accéléré par une pénurie de carburants, continuait de s’étendre.
« Les structures de santé ne peuvent plus être ravitaillées correctement, mettant la vie de nombreux enfants, femmes et hommes en danger », s’alarme dans un communiqué le coordonnateur humanitaire de l’ONU en Haïti. « 19 000 enfants souffrant de malnutrition ont besoin de soins d’urgence. Des milliers de personnes n’ont pas, ou très peu, d’accès à l’eau potable en raison des difficultés d’approvisionnement en carburant des stations de pompage », poursuit le texte.
At least three people killed during anti-government protest #Haiti pic.twitter.com/5CKznQj2NZ
— Ruptly (@Ruptly) October 28, 2019
Fin août, le mouvement de protestation le président Jovenel Moïse, contesté par l’opposition depuis son élection en février 2017, s’est accentué à la suite d’une longue pénurie de carburants à travers le pays. Sympathisants de partis politiques, organisations luttant contre la corruption, secteurs universitaires et religieux réclament la démission du chef de l’État haïtien. Lundi, ce sont les ouvriers du textile qui ont rejoint ce mouvement en descendant dans les rues pour exiger la démission immédiate de Jovenel Moïse.
Les manifestations contre le président #JovenelMoïse à #Haïti sont de plus en plus violentes. Bilan : au moins 30 mort·e·s, dont 15 tué·e·s par la police. pic.twitter.com/IYo4XKX1sa
— AJ+ français (@ajplusfrancais) October 21, 2019
« Je suis fatiguée face à toutes les promesses que Jovenel Moïse nous avait faites, face à tous ses mensonges comme lorsqu’il nous avait promis d’améliorer le système de transports pour aller aux usines », témoigne Jacqueline, employée dans une entreprise de sous-traitance de Port-au-Prince. « Sous Jovenel, mon salaire a perdu toute valeur : je ne peux plus faire vivre ma famille », dit cette manifestante qui préfère taire son nom de famille par peur de représailles.
In #Haiti – Thousands of sweatshop workers (accompanied by their supporters) who earn a measly $4 per day before taxes, skipped work today to take the streets to demand better working standards, higher pay, social benefits, and the resignation of the puppet president. pic.twitter.com/kA1S31lGNS
— Madame Boukman – Justice 4 Haiti ?? (@madanboukman) October 28, 2019
Des centaines de policiers et de citoyens solidaires à leur cause ont aussi exceptionnellement manifesté dimanche dans la capitale pour revendiquer de meilleurs salaires et le droit de créer un syndicat. Dans un pays où plus de 60% de la population survit avec moins de deux dollars par jour, l’inflation a franchi la barre des 20% en août alors que la monnaie nationale a perdu un tiers de sa valeur face au dollar américain en à peine un an.
Malgré les pressions de la direction générale de la PNH, les policiers sont dans les rues. Ils exigent de meilleures conditions de travail, des avantages sociaux et autres. Ils réclament aussi justice pour leurs frères d’armes. #Haïti pic.twitter.com/NNHBlvFZgN
— Port-au-Prince Post (@PauPPost) October 27, 2019
3 morts au final en #Haiti où des milliers de personnes ont bravé la répression en manifestant pour exiger la démission de leur président corrompu et incapable de sortir le pays de la crise
Seule réponse, la violence de la police et des gangs#GiletsJaunespic.twitter.com/e0NCDxs9N3— Marcel Aiphan (@AiphanMarcel) October 28, 2019
Comme pour prouver au monde entier que ce sont tous les secteurs qui réclament le départ d’un pdt-corrompu, inefficace & asservi à la communauté intle, hier c’était au tour des policiers de manifester… Mon pays est en ébullition totale! Bnjr #Haïti, Bjr le monde!!! pic.twitter.com/rnsy06WYBi
— Chantal M. Elie (@chantalmelie) October 28, 2019
Avec AFP.