« Il est quand même fort probable, quand on regarde l’évolution de l’épidémie, que l’on soit obligé de prolonger ce confinement, mais peut-être qu’il y aura des conditions particulières », a déclaré le ministre polynésien de la Santé, lors de son point presse quotidien lié au coronavirus sur le Territoire, ce lundi.
« Ce n’est pas la peine d’en parler tout de suite, rien n’est vraiment défini encore », a-t-il ajouté, « on élabore à l’heure actuelle des schémas de prévision ». Comme dans l’Hexagone, le confinement en Polynésie est prévu jusqu’au 15 avril au moins. Le ministre de la Santé Jacques Raynal n’est également pas en mesure d’estimer la date du pic de l’épidémie, « assez difficile à déterminer », sur ce Territoire du Pacifique sud.
« 36 cas confirmés, ce n’est peut-être pas le reflet de tous ceux qui sont porteurs du virus, même probablement pas, on sait qu’il y a des porteurs sains », a-t-il expliqué. Sur ces 36 cas avérés, aucune personne âgée, ni enfant, et seulement une personne hospitalisée « « quasiment sortie d’affaire ». « Pour le reste, nous n’avons pas de personnes avec des complications graves », a-t-il assuré.
Alors qu’un premier vol Tahiti – Shanghai a quitté la Polynésie lundi soir, afin notamment de récupérer des masques et du matériel de réanimation pour le Centre hospitalier de Polynésie et les autres structures de santé du Pays, un second vol est prévu « un petit peu plus tard ». « Lui ramènera des matériels qui nous permettrons d’être beaucoup mieux surtout en matière de réactif, puisque malgré une commande qui vient d’arriver et qui nous met un peu plus à l’aise par rapport à la semaine dernière, on aura une plus grande capacité si on reçoit les tests qu’on a commandés par ce deuxième avion ».
Il est notamment question de ramener des tests en Polynésie, pourvue pour l’heure d’un millier de tests. « Notre capacité est relativement réduite, elle est suffisante pour l’instant, mais insuffisante pour élargir sur le cercle autour des cas connus. Mais on est prudents avec l’utilisation des tests parce que personne ne maîtrise les commandes », explique encore le ministre de la Santé. « Le mieux ce serait qu’on en ait 10 000, mais on sait ce qu’on commande, on ne sait pas ce qui va arriver ».
La Polynésie dispose également « une dotation en Plaquénil qui est suffisante pour (…) effectuer des traitements ». « Néanmoins ce traitement n’est pas banal, il peut avoir des effets secondaires plutôt importants. Il est donc réservé à certaines spécialités, et je laisse le soin à ces médecins, qui sont sensibilisés, de décider à quel moment ils pourront entamer les traitements », a conclu Jacques Raynal.