Azali Assoumani, président de l’Union des Comores et Emmanuel Macron à l’Élysée en 2019 ©Reuters
La pandémie de coronavirus a provoqué une nouvelle poussée de fièvre politique entre les Comores et la France, accusée par le gouvernement de Moroni d’avoir annoncé à tort un premier cas de contamination sur son territoire.
La nouvelle crise a débuté jeudi, lorsque l’ex-ministre française Dominique Voynet, patronne de l’agence régionale de santé de Mayotte, a annoncé publiquement la mort le 8 avril dernier du grand mufti des Comores des suites d’une infection au coronavirus. « Nous savons qu’il y a du Covid-19 aux Comores, mais nous ne savons pas s’il y en a beaucoup », a ajouté Dominique Voynet lors d’une audioconférence avec la presse.
« L’inélégance des autorités françaises »
Ses déclarations ont immédiatement suscité un tollé à Moroni, dont les autorités n’ont pour l’heure rapporté officiellement aucun cas de contamination. Le ministre comorien des Affaires étrangères Souef Mohamed Elamine a aussitôt accusé l’ancienne ministre française d’avoir « violé le secret médical, le secret professionnel et la vie privée ». « Si un cas se confirmait aux Comores, ce n’est pas à Mme Voynet de l’annoncer », a insisté le ministre, déplorant « l’inélégance des autorités françaises ».
Le médecin du grand mufti, le Dr Abdou Adda, a pour sa part catégoriquement démenti les informations sur la cause du décès de son patient, qualifiées de « tissu de mensonges et de désinformation ». La semaine dernière, le préfet de Mayotte Jean-François Colombet avait rallumé la mèche des tensions bilatérales en évoquant un cas de Covid-19 « importé » des Comores dépisté parmi une soixantaine de ressortissants français rapatriés de Moroni vers Mayotte.
Selon le dernier bilan officiel, 254 cas de contamination par le Covid-19, dont 4 mortels, ont été recensés dans le département français. Les relations entre les Comores et la France sont conflictuelles depuis l’indépendance en 1975 des Comores, qui revendiquent la souveraineté sur Mayotte, la quatrième île de l’archipel, restée française.
Avec AFP.