Coronavirus en Outre-mer : L’État saisi de toute part par des référés

Coronavirus en Outre-mer : L’État saisi de toute part par des référés

Le Tribunal administratif de Saint-Denis à La Réunion ©Capture

À La Réunion, en Guadeloupe, en Martinique ou en Guyane, l’État est saisi de toute part sur sa gestion de l’épidémie de coronavirus en Outre-mer, via essentiellement des référés libertés demandant des moyens supplémentaires dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. 

Ce mercredi, la députée de La Réunion et ancienne ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, s’est joint à la fédération des médecins de France de La Réunion, l’union régionale des personnels pénitentiaires, des médecins libéraux et des infirmiers, pour déposer un référé. Le but : enjoindre la préfecture de l’île et l’Agence régionale de santé à « prendre toutes les mesures réglementaires qu’impose l’urgence sanitaire découlant de l’épidémie de Covid-19 ».

Ils demandent en outre de « mettre en œuvre sur le territoire de la Réunion, un dispositif de dépistage complet et achevé au 15 avril 2020 » destiné aux personnels soignants, aux personnes vulnérables, aux personnes entrantes ou déjà entrées sur le territoire, aux professionnels en contact avec le public, au personnel pénitentiaire et aux personnes en contact avec d’autres déjà testées positivement. De son côté, l’ancien député de La Réunion, Thierry Robert avait annoncé lundi le dépôt d’un référé pour « enjoindre l’ARS et le CHU à passer commande de 425 000 tests de dépistage du covid-19 ainsi que de 85 000 doses d’hydroxychloroquine et d’azithromycine ».

En Guyane, ce sont l’Union des Travailleurs Guyanais (UTG), l’association Trop Violans, le Mouvement de Décolonisation et d’Émancipation Sociale (MDES) et le Komité Drapo qui ont saisi, via un référé liberté, le tribunal administratif, ce mercredi 1er avril. Les organisations demandent à l’État, et plus particulièrement au préfet, une augmentation des mesures de protection et d’accompagnement de la population face à l’épidémie de Covid-19.

Dans le détail, ces organisations enjoignent la préfecture et l’ARS de commander « les doses nécessaires au traitement de l’épidémie de Covid-19 par l’hydroxychloroquine et l’azythromycine, comme défini par l’IHU Méditerranée infection, et des tests de dépistage ». Elles demandent aussi une commande de masques, de gels, de tests de dépistage et de gants de protection pour les « médecins libéraux, les forces de l’ordre, les sapeurs-pompiers, les ambulanciers, les personnels des EPHAD et l’ensemble de la population de la Guyane, et donc en nombre suffisant pour couvrir les besoins présents et à venir ».

Parmi leurs autres demandes: une production locale de gel, un renfort du personnel soignant guyanais par des professionnels caribéens et notamment cubains, un « dispositif exceptionnel » pour les communes de l’intérieur, la mobilisation permanente d’un porte-hélicoptère, une obligation du port du masque et de gants dans les lieux recevant du public ou encore, un dépistage systématique et une mise en quarantaine « dans un lieu précis » des personnes arrivants sur le territoire.

Pour toutes les saisies, les juges ont 48h pour statuer. Les décisions suite à ces demandes en référés devraient donc tomber ce vendredi. Saisi par le syndicat UGTG en Guadeloupe la semaine dernière, le juge des référés du tribunal administratif de Basse-Terre a rendu son ordonnance le samedi 28 mars, rappelle La 1ère Outre-mer. Il a enjoint l’ARS et le CHU de Pointe-à-Pitre de « commander des tests de dépistage et des doses nécessaires à son traitement par l’hydroxychloroquine et l’azithromycine en quantités suffisantes pour répondre aux besoins de la population ».

En Martinique, le juge des référés du tribunal administratif de Schoelcher n’a de son côté pas donné raison aux requérants, parmi lesquels l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Martiniquais, qui demandait aussi la même série de mesures pour protéger la population de l’épidémie de coronavirus.