Le samedi 12 novembre dernier, la député de Polynésie Française Maina Sage a participé à la Journée de l’Océan lors de la Cop 22 au Maroc. Interrogée par l’ONG Green Cross France et Territoires, l’élue revient sur les thèmes de la journée et s’exprime sur la résilience insulaire ainsi que les enjeux de l’atténuation et d’adaptation pour les territoires insulaires du Pacifique.
Si la député a trouvé l’ensemble des débats « dynamiques » en soulignant « la volonté de la communauté scientifique et civile de travailler davantage en transversalité, elle n’hésite pas à fustiger certaines solutions proposées lors des différentes interventions. Maina Sage s’oppose à l’association des termes « migrations » et « opportunité économique ». « Il y a des solutions qui peuvent interpeller lorsqu’on est issu de territoires insulaires, je suis un peu choquée d’entendre parler d’opportunité économique en matière de migrations. On commence à nous dire que nous serons obligés de faire face à des migrations à cause d’un changement climatique, mais de là à dire que cela est une opportunité, c’est un message difficile à entendre pour moi », poursuit Maina Sage. Pour la députée, ce message véhiculé sous-entend « qu’il faut déjà baisser les bras sans vouloir apporter un maximum de solutions en matière d’adaptation ».
De plus, ce message d’effets positifs de la migration environnementale ne correspond pas à la relation particulière que les îliens nouent avec l’océan, souligne Maina Sage. « Je peux comprendre certains qui ne vivent pas sur leurs terres d’origine depuis toujours mais ils ne réalisent pas le lien aussi fort qui peut exister entre l’espace naturel qui nous entoure et nos vies et nos propres cultures ». A ce concept de migration positive, la député de Polynésie Française défend l’idée de résilience. « Nos îles veulent être des acteurs majeurs qui comptent dans le monde car elles mettent en oeuvre des solutions qui peuvent être dupliquées ». Elle cite pour exemple le SWAC en Polynésie qui a fait ses preuves. « Avant qu’on vienne nous dire de bouger et de migrer, il y a d’abord des solutions d’adaptation ». « La question du climat et le changement climatique n’a pas de frontières. Nous demandons, nous les PTOM (Pays et territoires d’Outre-mer) d’avoir les mêmes droits que les états insulaires indépendants, par rapport à la question de l’aide pour faire face au changement climatique, dont nous ne sommes pas responsables ». Lors de cette COP 22, elle a rappelé aussi l’engagement de tous les territoires du Pacifique dans la lutte contre le dérèglement climatique.