Coopération régionale : La Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu signent leur accord de libre-échange

Coopération régionale : La Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu signent leur accord de libre-échange

©Gouv.nc

Ce mardi 23 avril à Nouméa, le Premier ministre du Vanuatu, Charlot Salwai, et le chef du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Germain, ont signé l’accord de libre-échange visant à favoriser les exportations en levant les freins douaniers et en adaptant les quotas d’importations. 

La signature, qui s’est déroulée au Secrétariat général de la Communauté du Pacifique sud à Nouméa, est un « moment historique à plusieurs titres », selon Philippe Germain : « C’est la première fois que la Nouvelle-Calédonie signe un accord international pour son seul compte avec un État souverain. Cet acte vient couronner quatre années de diplomatie économique menées par mon gouvernement ». Avant cette signature, l’exécutif calédonien a reçu le feu vert de son Congrès et de l’État, et du Conseil des ministres du côté du Vanuatu.

40 produits exportables

« Dans le détail, l’accord bilatéral vise à fluidifier les échanges commerciaux grâce à l’établissement de deux listes de produits, exportables de Nouvelle-Calédonie vers le Vanuatu, et vice-versa », explique le gouvernement calédonien. « Près de 40 éléments composent chacune des listes avec une dominante de produits agricoles et agroalimentaires pour le Vanuatu et de produits agroalimentaires et de biens d’équipement pour la Nouvelle-Calédonie ».

Pour favoriser ces échanges commerciaux, les deux gouvernements entendent réduire voire supprimer les droits de douanes et taxes, et adapter les « quotas d’importation, le cas échéant, sur les marchandises concernées ». « Cette étape importante doit favoriser un développement économique durable pour nos deux pays et permettre à leur population d’avoir accès à des produits sains et de qualité », a salué Charlot Salwai. « Une coopération administrative est également prévue en vue de poursuivre le travail sur les questions phytosanitaires et des transports », ajoute le gouvernement calédonien.

Pour le cluster New-Caledonia Trade and Invest (NCT&I), cette levée des barrières douanières « va permettre aux entreprises calédoniennes ou vanuataises qui n’arrivaient pas à se positionner, puisqu’elles n’étaient pas suffisamment compétitives, de pouvoir le faire ». « Nous avons des volumes de production limités. Mais nous avons des capacités de production quand même importantes par rapport à la taille de nos marchés respectifs. Ça va nous permettre de faire un treizième ou un quatorzième mois de chiffre d’affaires, de maintenir certains emplois », poursuit-il. « Nous avons de nombreux projets ensemble, notamment pour la CCI dans l’aéroportuaire » a précisé Jennyfer Seagoe, présidente de la CCI-NC. La Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu avait par ailleurs signé un « accord aérien étendu » visant à tripler la capacité du nombre de passagers entre les deux pays.

« Pas de concurrence déloyale »

« Il n’y a pas de concurrence déloyale entre les deux territoires » a assuré Philippe Germain qui met en avant des « complémentarités », prenant comme exemple le secteur agricole : « La Nouvelle-Calédonie favorise son agriculture et interdit les importations quand nous sommes en pleine production. Inversement, dès lors qu’on n’a plus de production locale, on importe ces produits de l’extérieur. L’idée sera de privilégier des importations en provenance du Vanuatu, dès lors que les productions existent ». Du côté vanuatais, on espère développer et augmenter les volumes de production. « Ça donnera peut-être plus de volonté de développer des secteurs agricoles tels que le kava, mais aussi les fruits », a souligné Charlot Salwai.