Illustration ©Aéroport international Roland Garros
Le lancement du chantier de rénovation de la continuité territoriale aura lieu ce mardi, en présence de la ministre des Outre-mer Annick Girardin et de représentants de territoires, parmi lesquels, le président de la Polynésie française Édouard Fritch.
En octobre 2019, un rapport de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale avait souligné que le dispositif « souffre de nombreuses insuffisances et doit être rénové ». Les rapporteurs Monica Michel, Lénaïck Adam, Nicole Sanquer et Nathalie Bassire faisaient 15 préconisations pour rendre les dispositifs de continuité territoriale « mieux adaptés aux réalités des territoires ».
Les députés rapporteurs soulignaient l’inefficacité de la « continuité funéraire », mise en place en 2017, mais dont les conditions d’éligibilité, trop restrictives, n’ont profité qu’à « deux bénéficiaires » jusqu’à octobre dernier. Le rapport préconise également que l’aide à la mobilité soit basée sur « un pourcentage du titre de transport plutôt qu’une aide forfaitaire ».
Il proposait aussi d’élargir le principe de continuité territoriale aux « déplacements intérieurs », et notamment inter îles, comme en Polynésie (118 îles dont 77 habitées) ou en Nouvelle-Calédonie, et d’élargir le dispositif de mobilité professionnelle « aux salariés en formation continue », et que Ladom « se recentre sur sa mission première », « l’accompagnement des étudiants », trop souvent « livrés à eux-mêmes ».
Pas de continuité intérieure
Parmi les représentants de territoires présents demains, le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, a confié à nos confrères de Radio 1 Tahiti que les discussions ne devraient, pour l’heure, pas concerner la continuité intérieure réclamée notamment par la Collectivité du Pacifique. « Il faut qu’on aille leur expliquer pourquoi cette problématique de la continuité prend, chez nous, des proportions énormes », a-t-il déclaré. Selon Radio 1 Tahiti, la continuité territoriale n’a bénéficié qu’à 492 personnes (hors passeport mobilité pour les étudiants) et une dépense de 27,8 millions de Fcfp (près de 233 000 euros).
En revanche, le président de la Polynésie espère obtenir satisfaction sur l’introduction des déplacements dans le cadre de la formation continue dans le dispositif de continuité. « Je pense que je réussirai, mais on n’est pas totalement prêt pour l’heure parce que déjà ici, en Polynésie française, j’estime que nous avons encore beaucoup à faire pour accompagner les demandeurs d’emploi et ceux qui sont en reconversion, je trouve qu’il faut parfaire notre système pour qu’il soit plus efficient », a-t-il encore déclaré.