De gauche à droite: Cyril Tetuanui, président du SPCPF, Tearii Alpha, maire de Teva I Uta, Édouard Fritch, président de la Polynésie, Winiki Sage, ancien président du CESC, Teva Rohfritsch, Vice-président du gouvernement et Nuihau Laurey, sénateur ©Présidence de la Polynésie française
Depuis ce lundi et jusqu’à ce jeudi 20 septembre, les maires, élus et cadres municipaux de Polynésie se penchent sur leur statut à l’occasion du 29èmeCongrès des communes de la Collectivité.
« Indemnités trop faibles, protection sociale et régime de retraite non satisfaisants, risque juridique et pénal fort, formation professionnelle et reconversion peu adaptées, manque de reconnaissance, lourdeur des responsabilités voire le degré d’exigence croissant des citoyens » ou encore, « difficile conciliation avec la vie professionnelle ou la vie personnelle », tels sont les résultats d’une enquête menée par la délégation des collectivités territoriales du Sénat, sur la façon dont les élus locaux vivent leur statut. Pour l’occasion, le Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie (SPCPF) a invité le sénateur du Haut-Rhin, Jean-Marie Bockel, qui a conduit l’enquête dans l’Hexagone alors que la sénatrice polynésienne Lana Tetuanui a conduit un sondage auprès des élus polynésiens sur la question.
En somme, ce 29ème Congrès des communes de Polynésie a pour objectif « d’accompagner la démarche du Sénat et invite les élus municipaux polynésiens à s’exprimer sur leur expérience du statut de l’élu municipal ». « Nous sommes des initiateurs de projets et des médiateurs. Notre tâche est de faire en sorte que les populations adhèrent au projet, faute de quoi, celui-ci tombe à l’eau », déclare Tearii Alpha, maire de Teva i Uta, qui accueille ce Congrès. « Nous sommes mobilisés du matin au soir avec nos équipes à œuvrer au service de notre population qui nous confie ses angoisses, ses peines et parfois sa vie », poursuit-il, interrogé par Tahiti-infos.
« Les problématiques sont les mêmes : niveau social, protection sociale, l’après-mandat, le fait de cumuler leur activité professionnelle et leur mandat. Par exemple, en France, les maires ont des activités professionnelles, alors qu’en Polynésie, c’est impensable qu’un maire ait une autre activité que son mandat d’élu, alors que c’est autorisé par la loi », a indiqué de son côté la sénatrice Lana Tetuanui. « Il n’y a pas de crise de vocation en Polynésie. Par contre, les élus municipaux recherchent un véritable statut. Aujourd’hui, ils perçoivent des indemnités, mais ils n’ont pas de couverture sociale, pas de retraite, aucune protection pénale alors que leur responsabilité est bien engagée au quotidien », poursuit-elle.
Présentés ce jeudi, les résultats des travaux de ce Congrès permettront de définir ce statut. « Avec l’expérience des maires de métropole, on pourra travailler ensemble pour définir un statut pour l’élu polynésien », précise Cyril Tetuanui, président du SPCPF. « Nous ne voulons pas, pour le prix d’un quelconque statut de l’élu construit sur des expériences extraterritoriales, perdre notre identité polynésienne », prévient toutefois Tearii Alpha.