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Depuis plusieurs années, les territoires d’outre-mer voient leur croissance démographique se modifier. Comment faire face à cette évolution démographique ? Telle était la thématique du second atelier proposé par le Congrès de l’ACCDOM ce mardi 24 octobre.
Dans la lignée du thème retenu pour ce 26ème congrès de l’ACCDOM «Sociétés et générations ultramarines en évolution, quelles perspectives », les élus congressistes se sont penchés sur les problématiques du vieillissement et de la jeunesse dans les sociétés ultramarines autour d’un atelier animé par Maurice Bonté, le Président de l’Association des maires de Martinique.
Selon Gérald Servans, économiste à l’Insee Guadeloupe, l’évolution démographique est différente selon les territoires ultramarins. On constate par exemple que la Martinique, Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Martin font face à un vieillissement de leurs populations. À l’inverse, Mayotte et dans une mesure moindre la Guyane compte un fort pourcentage d’une population âgée de moins de 20 ans. « Diverses causes expliquent ce phénomène, une baisse de la natalité corrélée à une baisse du nombre de décès dû à l’augmentation de l’espérance de vie. Il faut également ajouter un déficit migratoire persistant (absence d’équilibre entre la forte arrivée des seniors et le départ des 18-30 ans vers l’Hexagone) », souligne Gérald Servans. Selon cet économiste, les séniors représenteront 40% de la population d’ici 2050 où actuellement ce pourcentage avoisine les 20% de la population.
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— Outremers360 (@outremers360) 24 octobre 2017
Manque d’anticipation des politiques publiques
Cette évolution démographique influe fortement sur la mise en place des politiques publiques dans les sociétés ultramarines. Le vieillissement de la population induit une évolution des structures d’accueil (choix entre maintien à domicile ou multiplication d’EHPAD, par exemple), une modification du mode de consommations de biens et services. Autre conséquence, le personnel médical chargé de la prise en charge de cette population est également viellissante. Un fait qui suscite l’inquiétude chez les élus.
Le Maire de Rémire-Montjoly, médecin de profession a par exemple souligné dans les débats, la non-prise en compte du gouvernement français de la longueur des études médicales. « Nous souffrons dans nos territoires d’une pénurie de médecins à cause de formations trop longues. À cela s’ajoute un manque d’attractivité de nos territoires en terme de prise en charge. Nos jeunes médecins sont formés à des nouvelles technologies qu’ils ne retrouvent pas dans nos territoires », ajoute-t-il.
Pour la représentante de l’agence départementale de l’insertion, c’est surtout une question de budget. « En Guadeloupe, le Conseil départemental a mis en place une politique de formation d’auxiliaire de vie, mais ce métier est devenue précaire, en raison d’une raison d’une réduction des aides en faveur de l’allocation pour personnes âgées », précise-t-elle.