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En amont de l’ouverture du 102 ème Congrès des Maires, François Baroin, président de l’Association des Maires de France s’est exprimé lors du 28 ème Congrès de l’ACCD’OM ce jeudi 14 novembre à Porte de Versailles. Le Président de l’AMF a appelé à davantage de solidarité nationale pour les territoires ultramarins.
« L’État doit s’approprier les problématiques des Outre-mer, aggravées de façon dramatique par la baisse des dotations aux cours des cinq dernières années », a déclaré François Baroin devant les 200 congressistes ultramarins. « Quand on voit la problématique du chlordécone et de l’eau potable, la problématique des sargasses, cela justifie pleinement d’être aux côtés des élus locaux pour que l’Etat s’approprie ces enjeux », a-t-il poursuivi.
Selon le Président de l’Association des Maires de France, il manque près de 200 millions d’euros à raison de la baisse des dotations en terme de péréquation nationale destinée à l’Outre-mer. « Il faut changer de braquet. Ce que nous attendons de la représentation lors de la discussion de la loi de finances, cette question de l’affectation des moyens financiers est une question fondamentale. Nous ne pouvons pas laisser nos élus locaux ultramarins, dans la situation de discussion budgétaire, des bouts de chandelle et qui en réalité, ont un effet de levier fondamental pour le développement de ces territoires ».
Le congrès des maires commencent lundi par la mise en lumière des realites ultramarines @francoisbaroin
Nous parlerons de la baisse des dotations.
Congres @ACCDOM_asso #outremer pic.twitter.com/cUBPK4BBzW— Outremers360 (@outremers360) 14 novembre 2019
« Qui paie, décide-Qui décide, paie »
François Baroin a ainsi appelé à changer de paradigme dans les relations des collectivités territoriales avec l’Etat. « Nous attendons de la part de l’Etat sur nos territoires, plus d’attention, plus de soutien, et au fond plus d’accompagnement, plus de solidarité nationale ». Une solidarité nationale qui doit prendre en compte des enjeux majeurs comme la réalité démographique, l’éducation ou encore la transition écologique. « Il ne faut pas oublier que l’on mène des politiques publiques pour des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants. C’est d’abord cela, le mandat qui est le nôtre. (…) La réalité ultramarine est singulière, les politiques publiques doivent être à la hauteur de cette réalité singulière ».
Il plaide pour une responsabilité partagée dans laquelle les collectivités locales n’auraient plus à subir des normes qui alourdissent leurs investissements. « Les problématiques de normes sur des mesures qui vont dans le bon sens comme le dédoublement des classes, l’inscription pour les moins de trois ans. Tout cela, ce sont des normes qui se chiffrent en point de fiscalité mais on est déjà à saturation de fiscalité locale et à saturation d’endettement. Et pourtant, il faut mettre en place ces normes. L’Etat le décide, L’Etat le paie ! Qui paie, décide-Qui décide, paie », a souligné l’ancien ministre des Outre-mer.
Intervention de @francoisbaroin Président de l’@l_amf
La réalité du quotidien des ultramarins demande plus de solidarité nationale. pic.twitter.com/AqPO0hsxLQ— ACCD’OM | Outre-Mer (@ACCDOM_asso) 14 novembre 2019
François Baroin a également exprimé la volonté que les territoires d’Outre-mer participent à « la grande ambition de décentralisation » portée avec les Regions de France et les Départements. « C’est une aspiration à plus de liberté, plus de justice sociale, plus de justice territoriale, plus de progrès pour nous tous ». Le Président de l’AMF s’est dit prêt à travailler main dans la main avec l’Etat sur cette question.